Renault et PSA durement sécoués par une Europe en crise

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  451  mots
Copyright PSA (Crédits : <small>DR</small>)
Les grands marchés européens (France, Allemagne, Italie, Espagne...) plongent au premier semestre. En France, on n'avait pas connu un si mauvais semestre depuis 1998. Renault et PSA soufrent.

L'automobile est en panne sur l'Europe. En Allemagne, premier marché européen, les immatriculations de voitures neuves  ont chuté de 8,1 % au premier semestre, à 1 505 630 unités. En Italie, c'est pire, avec une chute de 10,3% à 731 203 unités. Les immatriculations de voitures neuves en Espagne, un pays depuis longtemps en berne,  ont encore fléchi de 4,9% à 368 353 unités. Quant au marché français, c'est le plus sinistré avec une dégringolade de 11,3% au premier semestre à  930 320 véhicules. Le plus mauvais premer semestre depuis... 1998. Cela faisait treize ans que l'on ne passait pas sous la barre du million dans l'Hexagone.

Des marchés médiocres en 2013

Au second semestre, le CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles) table dans l'Hexagone sur des résultats un peu moins sinistres. "On pense qu'on est en train de s'approcher du fond", explique son président Patrick Blain. "Nos indicateurs permettent de confirmer (notre) prévision de -8%" sur l'année, a-t-il assuré. Mais cele na veut pas dire un marché florissant. Non, tout simplement, les ventes du second semestre se compareront à des immatriculations sur la dernière moitié de 2012 qui étaient déjà mauvaises. Simple question d'arithmétique.Le marché automobile tricolore tomberait d'ailleurs à son plus bas niveau sur l'ensemble de l'année... depuis 1997, avec environ 1,7 million de voitures particulières immatriculées, après déjà un mauvais cru en 2012. La VDA (Association de l'industrie automobile allemande) espère pour sa part une stabilisation du marché d'outre-Rhin. Pour l'ensemble de l'année, la VDA table sur un recul des immatriculations à 2,9-3 millions d'unités (contre 3,083 millions d'unités en 2012). Le marché italien devrait afficher une baisse sensible, même si le recul se ralentit de mois en mois. 

Plongeon en France

Dans ce contexte, PSA et Renault souffrent.  PSA a vu ses immatriculations de voitures neuves chuter de 14,3% en France  sur les six premiers mois. Au moment où la marque Peugeot (-11,4% sur le semestre)  commence à tirer profit de sa 208, c'est sa marque-soeur Citroën qui plonge (-17,5%). Chez Renault, les immatriculations ont fléchi de 8,1% sur six mois en France. La hausse (+9%) de la marque roumaine Dacia, le label à  bas coût, compense (un peu) la chute de Renault  lui-même (-11,6%).

Chute en Allemagne

En Allemagne, si  Dacia continue de tirer son épingle du jeu (+5,3% en juin), Peugeot et Citroën ont perdu respectivement 26,5% et 27,5%, Renault 17,5%. En Italie, Citroën a vu ses immatriculations reculer au premier semestre de 20%,  Peugeot de 8%. Renault reste quasi-stable. En Espagne, Peugeot et surtout Citroën reculent en juin, mais Renault progresse (+21%). Dans l'ensemble de l'Union européenne, sur cinq mois, PSA a fléchi de 13,9% et le groupe Renault de 5,9% (+18% pour Dacia, -12% pour la marque Renault). inquiétant.