Hybrides : Toyota vise un record de 1,25 million de voitures « vertes » en 2013

Par Alain-Gabriel Verdevoye, à Tokyo  |   |  737  mots
Yaris hybride produite à Valencienne / DR
Le groupe auto japonais compte sur des ventes historiques de véhicules thermiques-électriques cette année. Y compris en Europe et en France… Grâce à la petite Yaris h produite à Valenciennes.

Toyota « compte écouler un record de 1,25 million de véhicules hybrides dans le monde cette année », assure officieusement le premier constructeur automobile mondial, en marge du salon de Tokyo qui s'ouvre aux professionnels ce mercredi et en fin de semaine au public. L'an dernier, Toyota avait écoulé 1,21 million de voitures « vertes ».

Pic historique en France

Le pionnier nippon des voitures thermiques-électriques, qui lança sa première Prius en 1997, mise aussi sur des chiffres historiques sur la seule Europe « avec 130-135.000 ventes » (Turquie et Russie comprises), indique Michel Gardel, directeur des Relations publiques et affaires gouvernementales de Toyota Europe. Après les 109.000 unités de l'an dernier, c'est une belle progression.

En France aussi, ce sera un record. Les ventes de voitures à essence-électriques du constructeur sous les marques Toyota et Lexus devraient doubler « et dépasser les 30.000 en 2013 ». Logique : l'Hexagone offre des super-bonus gouvernementaux pour tout achat d'un hybride. Et l'usine de Valenciennes (Nord) fabrique la petite Yaris h, dont « 50.000 exemplaires devraient être produits en 2013 ». La France constitue d'ailleurs le « premier débouché pour les hybrides en Europe », souligne Toyota. 40% des véhicules livrés dans l'Hexagone par la firme sont équipés de cette technologie innovante.

Du coup, la Yaris h est aujourd'hui le véhicule « vert » le plus populaire en France. Vendue à partir de 18.800 euros (prix catalogue), la petite nippone de Valenciennes y devance la Renault Zoé électrique et le Peugeot 3008 Hybrid 4, deux véhicules d'ailleurs produits également sur le sol français.

Scores à relativiser

Même s'ils apparaissent en forte progression, ces scores sont toutefois à relativiser. En effet, en Europe comme en France, les hybrides restent… marginaux. Hybrides et électriques purs représentent à peine 2,7% du marché hexagonal. Le Japon est davantage preneur, puisqu'il reste, de très loin, le premier marché mondial pour les hybrides Toyota, avec 45% des volumes, devant l'Amérique du nord (30%). L'appétit bien supérieur du Japon et de l'Amérique nord s'explique.

Dans l'archipel comme aux Etats-Unis, les voitures diesel sont en effet quasi-proscrites. Dès lors, l'électrification d'un véhicule classique à essence est la voie royale pour abaisser les consommations et donc les émissions de CO2 qui leur sont corrélées. Mais, sur le Vieux continent, le diesel règne en maître. Or, ce diesel permet les mêmes gains en consommation que l'hybride essence. Ce dernier devient donc forcément moins intéressant. Comme, en plus, dans des pays comme la France le litre de gazole est vendu moins cher que celui du sans-plomb, le budget carburant est donc inférieur sur un diesel.

L'hybride essence présente toutefois quelques avantages, quand même, notamment celui de passer beaucoup mieux les tests d'homologation européens. Ses émissions officielles de CO2 sont du coup homologuées comme inférieures à celles des diesels… Même si cela ne se vérifie pas dans la pratique. L'hybride essence-électrique a aussi un avantage écologique, puisqu'il est plus propre intrinsèquement que le diesel, ne rejetant pas de particules et moins de NOx (oxyde d'azote), un polluant nocif.

Toyota pas favorable à l'hybride diesel

Pout tenter de réconcilier l'hybride et… les moteurs à gazole, PSA commercialise des hybrides diesel-électriques, encore plus sobres - à caractéristiques égales - que les hybrides de Toyota. Mais ils sont plus complexes technologiquement, donc plus onéreux, et cela ne règle pas le problème des particules et du NOx, même si les diesels avec filtre (obligatoire désormais en Europe) ont fait d'énormes progrès sur le premier point.

Quant aux NOx, les futures normes Euro VI vont en limiter drastiquement les rejets. Volvo et Mercedes viennent de se mettre aussi à l'hybride diesel, séduits par les consommations très basses.

Toyota n'a pas, lui, l'intention de s'y mettre. Normal : il vend la plus grosse part de sa production sur les marchés asiatique et nord-américain ! Il se dit également peu convaincu par le bilan écologique final du moteur à gazole, même en hybride.

A fin septembre, Toyota avait vendu 5,76 millions de véhicules hybrides au cumul depuis 1997. Il domine donc ce marché, même si son compatriote Honda s'est mis très tôt également à l'hybride. Mais il y a moins investi. Toyota devance fortement Honda et PSA, qui est arrivé il y a un an et demi seulement sur le marché de l'hybride. PSA compte écouler 35-40.000 unités dans le monde en 2013.