Goodyear : un protocole d'accord a été signé... mais le combat continue !

Par latribune.fr  |   |  432  mots
Fin novembre, les syndicalistes manifestaient devant l'usine Goodyear d'Amiens Nord.
Un "protocole de fin de conflit" aurait été signé, prévoyant la fin de l'occupation de l'usine. Les salariés ont obtenu le triplement de leurs indemnités de départ, mais la CGT a annoncé qu'ils allaient saisir les prud'hommes pour contester "l'inexistence" économique de leurs licenciements.

Le conflit social de Goodyear Amiens-Nord serait-il sur le point de prendre fin ? Difficoe à dire. Un protocole de fin de conflit a en tout cas été signé entre les syndicats et la direction. En vertu de ce protocole, approuvé à l'unanimité par l'assemblée générale des salariés, "la direction s'engage à verser une indemnité additionnelle aux salariés et à renoncer aux poursuites contre eux. De leur côté, les syndicats se sont engagés à évacuer l'usine", selon ce qu'a confié une "source proche du dossier" à l'AFP.

Les salariés ont ainsi obtenu le triplement de leurs indemnités de départ, mais saisiront les prud'hommes pour contester "l'inexistence" économique de leurs licenciements, a annoncé la CGT dans un communiqué.

Un accord qui "ouvre la voie" à l'accord de Titan, selon Arnaud Montebourg

Commentant l'accord signé avec la CGT, la direction de Goodyear a déclaré que celui-ci "prévoit des améliorations significatives des indemnités qui seront perçues par les salariés dans le cadre de la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord" et implique que la CGT "mette immédiatement un terme à l'occupation de l'usine".

Par ailleurs, selon Arnaud Montebourg, cet accord ouvre la voie à "la mise en oeuvre" de l'offre de Titan.

Regain de tension en 2014

La mobilisation des syndicats de salariés s'est poursuivie tout au long de l'année, connaissant un regain de tension début 2014 avec la séquestration de deux cadres de l'entreprise.

A partir du 6 janvier dernier, le directeur de production de l'usine, Michel Dheilly, et le directeur des ressources humaines (DRH) de l'usine, Bernard Glesser, étaient retenus dans une salle de réunion, ce qui a vallu aux syndicats d'être qualifiés de "mabouls" par le PDG de Titan, Maurice Taylor, un temps intéressé par le reprise du site.

Les syndicats de salariés ont finalement relâché les deux hommes 30 heures plus tard, après que la direction a accepté une reprise des négociations. Parallèlement à la libération des deux hommes, les syndicats ont indiqué avoir entamé l'occupation du site.

"On veut de l'argent"

La CGT espèrait ainsi peser sur une renégociation du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de la direction, avec l'application d'une version "améliorée" d'un plan de départs volontaires (PDV) abandonné en 2012, des primes de licenciement "qui soient au minimum sur les bases du PDV" et des congés de reclassement allongés.

"On a acté qu'on ne pourrait pas garder notre emploi, il faut acter que maintenant on veut de l'argent", avait expliqué Mickaël Mallet, délégué CGT.