Rappels : GM piégé par des accusations sur les "airbags" de ses voitures

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  471  mots
La Chevrolet Cobalt incrimimée.
Certains des modèles rappelés massivement par General Motors avaient aussi un problème d'airbag (coussin de sécurité gonflable) qui serait lié à... 303 morts, affirme un organisme de protection des consommateurs, le "Center for Auto Safety" (CAS). GM est dans la tourmente.

Certains modèles rappelés massivement par General Motors avaient aussi un problème d'airbag (coussin de sécurité gonflable) qui serait lié à... 303 morts, affirmait jeudi un organisme de protection des consommateurs, le Center for Auto Safety (CAS). GM est décidément au centre de la tourmente outre-Atlantique. Le mastodonte américain se retrouve au centre de plusieurs enquêtes des autorités américaines, car il aurait trop tardé à réagir à un défaut de clé de contact lié à une trentaine d'accidents ayant causé 12 décès. Le problème avait été détecté dès 2001, mais GM a attendu le mois dernier pour rappeler, en deux étapes, 1,62 millions de véhicules en Amérique du nord.

303 morts liés aux airbags

L'examen de données sur les accidents mortels communiquées à l'Agence de la sécurité routière américaine NHTSA "révèle 303 morts de passagers installés à l'avant dans des (modèles) rappelés Chevrolet Cobalt de 2005-07 et Ion de 2003-07 où l'airbag ne s'est pas déployé suite à des collisions", écrit le CAS dans une lettre adressée jeudi à la NHTSA, dont le New York Times publie une copie sur son site internet.

Les premiers décès (3 dans des modèles Saturn Ion) remontent à 2003 et leur nombre va ensuite croissant, parallèlement à l'augmentation du nombre de véhicules vendus, fait valoir le CAS. Il estime que "la NHTSA aurait pu et dû ouvrir une enquête".

Précédent de Toyota

Le groupe américain, qui a perdu sa couronne de numéro un mondial au profit de Toyota et même sa deuxième place au profit de Volkswagen, assure faire son possible "pour assurer la sécurité et la tranquillité d'esprit de nos clients" et réaffirme son engagement "à régler ce problème d'une manière qui mérite leur confiance". Si ce n'est pas de la langue de bois...

Dans l'affaire des rappels liés aux clés de contact, GM, l'ex-allié de PSA,  risque une amende de 35 millions de dollars, un montant certes faible comparé à son chiffre d'affaires annuel de 155 milliards. Mais la crise risque surtout de nuire à sa réputation, tout juste reconstruite après sa mise sous protection de la loi sur les faillites en 2009.

Toyota avait connu une crise majeure en 2009 et 2010, lors d'un rappel en urgence de près de 9 millions de voitures dans le monde, notamment aux Etats-Unis, à cause de problèmes de pédales d'accélération pouvant se bloquer et de freins réagissant tardivement. Une affaire, gonflée par les politiques et médias américains qui se vengeaient ainsi indirectement du succès de Toyota aux Etats-Unis, alors que GM et Chrysler étaient au bord de la faillite. Ce rappel massif avait nuit terriblement à l'image du groupe nippon outre-Atlantique.