Automobile : face aux licenciements chez GM, Trump très tenté de taxer les importations européennes

Par latribune.fr  |   |  759  mots
Ouvrier travaillant sur la ligne d'assemblage des SUV à l'usine General Motors d'Arlington, au Texas (Etats-Unis), en juin 2015. (Crédits : Reuters)
L'Union européenne est le principal exportateur de voitures vers les États-Unis avec le Canada, le Mexique et le Japon. Et Trump les accusent de tirer massivement profit de leur accès privilégié au marché américain aux dépens des entreprises américaines. Malgré l'opposition des industriels à ce projet de taxations des importations automobiles lancé en mai dernier, l'administration Trump pourrait malgré tout les imposer si elle estime qu'elles sont "légitimes pour protéger la sécurité nationale".

Après les menaces de licenciements massifs annoncés lundi par le constructeur américain General Motors, le président Donald Trump a laissé entendre, mercredi -après avoir d'abord sévèrement haussé le ton contre GM-, qu'il allait effectivement imposer des taxes douanières sur les importations de voitures aux Etats-Unis pour protéger le secteur automobile américain.

Dans un tweet, il s'est félicité que les petits camions américains aient été protégés depuis des années grâce à des taxes douanières de 25% sur les importations de camions.

 GM prévoit de supprimer 14.000 emplois et de fermer 5 usines

"Si nous avions fait de même avec les voitures venant ici, bien plus de voitures auraient été fabriquées ici", a-t-il écrit. "... et G.M (General Motors) ne fermerait pas ses usines dans l'Ohio, le Michigan et le Maryland", a-t-il ajouté dans un deuxième tweet.

En effet, General Motors (GM) avait annoncé lundi qu'il allait supprimer de l'ordre de 14.000 emplois et fermer 5 usines aux Etats-Unis. Selon l'AFP, GM va supprimer en 2019 15% des emplois du groupe (qui sont au nombre de 180.000 dans le monde entier), en cessant la production sur 7 sites en fait : un à Oshawa au Canada, quatre aux États-Unis, si l'on y ajoute les deux situés en dehors de l'Amérique du Nord.

Lancées en mai, les menaces de taxes se précisent

Le locataire de la Maison Blanche a une nouvelle fois accusé les autres pays de "tirer profit" d'un accès privilégié au marché américain, et ce, "depuis des décennies".

"Le président dispose d'un grand pouvoir sur cette problématique", a-t-il également souligné, allusion probable à la possibilité qu'il impose prochainement des taxes douanières sur les importations automobiles aux Etats-Unis.

La Maison Blanche avait annoncé fin mai son intention d'imposer des tarifs douaniers pour défendre le secteur automobile américain.

Donald Trump avait alors chargé le département au Commerce de mener une enquête approfondie pour établir la pertinence de telles taxes. L'été dernier, celui-ci a mené des auditions des principaux acteurs américains et étrangers. Il a reçu des centaines de commentaires par écrit hostiles à de telles taxes.

La massive opposition aux taxes douanières américaines n'empêchera pas l'administration Trump de les imposer si cette dernière estime qu'elles sont légitimes pour protéger la sécurité nationale, avait prévenu le secrétaire au Commerce Wilbur Ross.

L'Europe fixée sur la décision américaine au prochain G20

Un rapport non finalisé, contenant ses recommandations sur le montant des taxes et les pays concernés, a été remis au locataire de la Maison Blanche qui doit rendre sa décision prochainement. Selon la presse allemande, l'Union européenne serait visée par ces taxes qui pourraient être annoncées la semaine prochaine après le G20 en Argentine.

Si tel était le cas, cela mettrait fin à la trêve fragile conclue entre Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker fin juillet.

La contre-attaque européenne est prête

Lors d'une visite à Washington mi-novembre, la Commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström avait indiqué que l'Europe était prête à prendre des mesures de représailles.

"L'Union européenne a une liste de taxes douanières prête si les Américains imposaient des taxes sur les voitures", a-t-elle déclaré tout en rappelant que selon les termes de l'accord entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker, l'imposition de nouvelles taxes est suspendue tant que les discussions se poursuivent.

La Commissaire a toutefois reconnu que l'Europe n'avait "reçu aucune assurance" qu'elle serait bien exemptée de telles nouvelles taxes. L'Union européenne est le principal exportateur de voitures vers les Etats-Unis avec le Canada, le Mexique et le Japon.

(Avec AFP)