Tesla : un incendie volontaire met à l'arrêt son usine allemande, plusieurs centaines de millions d'euros de préjudice

Par latribune.fr  |   |  674  mots
L'usine Tesla près de Berlin peut fabriquer environ 500.000 voitures par an et produit le Model Y. (Crédits : Annegret Hilse)
En début d'après-midi, l'attaque a été revendiquée par des militants allemands d'extrême gauche. L'usine de Tesla, à proximité du pylône électrique incendié, a dû stopper sa production. Des coupures d'électricité dans d'autres quartiers du sud-est de Berlin ont aussi été constatées.

[Article publié le mardi 05 mars 2024 à 12h31 et mis à jour à 16h26]Le fabricant américain de voitures électriques Tesla a dû mettre sa production à l'arrêt ce mardi dans son usine allemande, à Grünheide, en banlieue de Berlin. Cette décision est la répercussion d'un incendie volontaire à proximité du lieu de production, ont indiqué l'entreprise et les autorités locales.

« Aux premières heures de la matinée, il y a eu une panne de courant sur le réseau public, probablement en raison d'un incendie criminel, qui a entraîné l'arrêt de la production », a ainsi confirmé une porte-parole de la firme Tesla.

Celle-ci n'a pas été en mesure de préciser à quelle échéance la production pourra reprendre. De son côté, le gouvernement régional a évoqué un « incendie volontaire » visant un pylône électrique à proximité du site. Des unités de déminage devaient se rendre sur place et une partie de la capitale allemande était aussi privée de courant, affirme le quotidien outre-Rhin.

L'entreprise a estimé à plusieurs centaines de millions d'euros le préjudice lié à l'arrêt de l'usine.

Une giga-factory très contestée

En début d'après-midi, un groupuscule allemand d'extrême gauche a revendiqué le « sabotage », selon un message posté sur le site indépendant Indymedia. « Avec notre sabotage, nous nous sommes fixé pour objectif de réaliser le plus grand black-out possible de la gigafactory » de Tesla, a ainsi déclaré le collectif baptisé « Vulkan Gruppe », dans son communiqué.

La police allemande a ainsi indiqué avoir reçu une alerte téléphonique l'informant d'un pylône électrique en feu, dans la commune de Gosen-Neu Zittau, près de l'usine. Elle a aussi fait état de coupures d'électricité, notamment dans le quartier de Freienbrink, dans ce même secteur au sud-est de Berlin.

Pour rappel, l'usine Tesla près de Berlin peut fabriquer environ 500.000 voitures par an. Elle produit le Model Y, le SUV roi des ventes d'électriques sur le continent et emploie quelque 11.500 salariés. Sur ce site, le constructeur automobile souhaite doubler la capacité de production du site pour la porter à un million de véhicules et l'équivalent de 100 gigawatts/heure de batteries par an dans sa volonté de dominer le marché européen des voitures électriques. La giga factory, première en Europe, a ouvert en 2022 après un processus d'approbation et de construction de deux ans, en raison de procédures engagées par des associations écologistes locales.

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L'approvisionnement de l'eau menacé ?

L'incendie, qui s'est déclaré ce mardi, intervient alors que des militants écologistes avaient commencé à occuper la forêt près de l'usine allemande de Tesla à Berlin, jeudi dernier. Objectif, s'opposer à des plans d'agrandissement du géant américain et ses conséquences sur l'environnement dans la région.

Montés sur les arbres grâce à du matériel d'escalade, ils avaient construit une dizaine de cabanons en hauteur, dans une partie de la forêt destinée à être rasée par Tesla, avaient constaté le 29 février des journalistes de l'AFP présents sur place. Cette technique vise à rendre difficile pour les autorités de déloger les protestataires et à entraver ainsi les travaux.

Tesla a déposé une demande officielle pour agrandir de 170 hectares le site de sa « giga factory », qui s'étend actuellement sur 300 hectares, au sud de Berlin. Ce projet « met en danger l'approvisionnement de toute la région en eau potable, le climat et la transition écologique des transports », avait dénoncé dans un communiqué le groupe écologiste « Robin Hood », un des mouvements qui organise l'opération.

Les inquiétudes des opposants portent principalement sur le déboisement nécessaire aux travaux, l'importante consommation en eau du complexe industriel et l'augmentation du trafic routier. Et pour cause, le Brandebourg, la région située autour de la capitale allemande, est régulièrement frappé par les sécheresses pendant l'été.

(Avec agences)