Tesla, Volvo : les fermetures d'usines liées aux attaques en Mer Rouge se multiplient

Les attaques Houthis contre des navires de commerce en mer Rouge commencent à pénaliser l'industrie automobile européenne. Tesla et Volvo ont déjà annoncé des fermetures d'usines en raison du retard d'approvisionnement. Les autres constructeurs ne semblent pas encore impactés mais restent très vigilants... Décryptage.
Les armateurs ont tous doublé leur tarif du conteneur, passant de 3.000 dollars à 6.000 dollars en janvier après ces attaques.
Les armateurs ont tous doublé leur tarif du conteneur, passant de 3.000 dollars à 6.000 dollars en janvier après ces attaques. (Crédits : CHINA DAILY)

D'abord Tesla, puis Volvo. Qui sera le prochain ? Dans le secteur automobile, les constructeurs tremblent à l'idée de revivre une deuxième crise logistique après celle provoquée par la pénurie de semi-conducteurs chinois le conflit en Ukraine. Aujourd'hui, tous les yeux sont rivés vers la mer Rouge, où les tensions sont montées d'un cran après les bombardements américains et anglais sur les navires des rebelles qui s'en prennent, avec des drones, aux navires de commerce, dans le détroit de Bab el-Mandeb.

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Ce point de passage stratégique relie le golfe d'Aden à la mer Rouge, juste avant le Canal de Suez et concentre près de 30 % du commerce international des containers, dont de nombreux cargos transportant des matières premières, des pièces détachées ou des voitures. Résultat : les navires doivent contourner cette zone et passer par le Cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, rallongeant le temps de trajet de 10 à 20 jours environ.

Tesla et Volvo arrêtent leurs usines

Des retards de livraisons anticipés par Tesla, qui a annoncé arrêter son usine de production à Berlin entre le 29 janvier et le 11 février, le justifiant par « un allongement considérable des temps de transport qui crée un vide dans les chaînes d'approvisionnement ». Quelques sous-secteurs du groupe devraient continuer de tourner et la production reprendra le 12 février à pleine puissance. Un arrêt qui étonne par sa durée. Certains analystes financiers voient plutôt un aspect bénéfique pour le constructeur pour cacher des difficultés plus profondes dans son usine.

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Le constructeur américain n'est pourtant le seul à être impacté par les tensions en mer Rouge. Le constructeur suédois Volvo a également annoncé ce vendredi un arrêt de son usine belge de Gand, mais beaucoup moins longtemps. « Volvo cars, dont l'actionnaire majoritaire est le groupe chinois Geely, interrompra la semaine prochaine la production de son usine pendant trois jours en raison de retards causés par les tensions en mer Rouge », a déclaré le groupe en précisant que le retard d'approvisionnement concernait les boîtes de vitesse. Selon les spécialistes du secteur, d'autres constructeurs pourraient annoncer des fermetures d'usines prochainement, le temps d'organiser le changement de route maritime.

Les autres constructeurs sur le qui-vive

Interrogés par La Tribune, d'autres groupes comme les Chinois BYD, MG ou le Français Renault, lequel importe notamment la Dacia Spring, disent ne pas être impactés pour le moment, estimant disposer d'une logistique moins tendue que celle de Tesla. Pour autant, même si elle n'est « pas encore critique », la situation est suivie « attentivement ».

Ils craignent surtout les problèmes d'approvisionnement en matières premières pour construire les premières pièces des véhicules. « Lorsqu'il y avait un problème avec les semi-conducteurs, nous avons continué la production de voitures sans les équiper des pièces nécessitant ces semi-conducteurs », explique Renault. Problème : dans le cas de matières premières, c'est toute la chaîne qui doit s'arrêter.

D'autant que l'arrêt d'une usine peut entraîner des pertes importantes pour le constructeurs sur la durée puisqu'elle allonge les délais de livraisons de véhicules et peut donc freiner les clients dans leur achat. Le prix des voitures pourrait lui aussi augmenter avec l'allongement des durées de livraisons. Davantage de carburants, de marins, de ressources accroissent le coût du transport. Par conséquent, les armateurs ont tous doublé leur tarif du conteneur, passant de 3.000 dollars à 6.000 dollars en janvier après ces attaques. À titre d'exemple, cela représente 1 euro dans le prix d'une basket à 80 euros. Pour une voiture à 40.000 euros, la hausse de prix se situe autour de 400 euros.

Toutefois, la situation de crise devrait être maîtrisée rapidement, le temps pour les constructeurs de réorganiser leurs flux. Les spécialistes du secteur pensent également que la Chine pourrait se mêler au conflit, s'il perdure, puisqu'elle est fortement impactée par cette situation.

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Commentaires 7
à écrit le 14/01/2024 à 3:42
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Si l'Iran entre dans ce cirque, la troisieme guerre mondiale sera inevitable. Observez bien dans les jours a venir. Ca va etre chaud pour vous europeens.

à écrit le 13/01/2024 à 14:42
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pour calmer le jeux Biden devrait :comme REGAN dire stop au massacre de gaza !!!!!

à écrit le 13/01/2024 à 13:33
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Il arrive un moment où il faut choisir entre la chaîne et la montre. Gardons la montre qui au moins donne l'heure et decrochons la chaîne qui nous entrave. Il n'y a aucune raison pour nous de continuer à engraisser un pays qui ne nous veut pas que...

à écrit le 13/01/2024 à 11:29
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Je suis étonné que la Chine n est pas encore réagir .. à moins qu’il s agisse d’une entente Moscou - Téhéran -Chine pour casser l’ Europe et son industrie automobile pour servir les desseins politiques et expansionniste Russe, les desseins politico ...

à écrit le 13/01/2024 à 10:56
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La mondialisation présente des avantages et des inconvénients. Il réduit la production, mais le rend vulnérable par les crises et les conflits. L'auto-tension nationale est un vœu pieux. Cela entraînerait des défauts économiques et une perte de riche...

à écrit le 13/01/2024 à 10:24
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Bonjour, bien oui , nous som mes très dépendance de se qui est fabriquer en Chine.. Bien sur , dire qu'il n'y a pas de mains d'œuvre qualifiés est a mourir de rire... ( la main-d'œuvre est surtous moins chère). Donc toute ses entreprises sont tre...

à écrit le 13/01/2024 à 8:05
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Bah vu comme les européens peinent à acheter des bagnoles neuves c'est pas bien grave hein.

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