GM&S : le repreneur menace de demander l'annulation du jugement

Par latribune.fr  |   |  541  mots
Mardi matin, les salariés licenciés ont reçu leur lettre de licenciement. Une assemblée générale du personnel devait se tenir dans la foulée.
La tension monte d'un cran entre le repreneur du site de La Souterraine dans la Creuse et les salariés de l'équipementier automobile. En cas de résiliation du rachat, la totalité des 276 employés seraient licenciés.

Reprendra ? Reprendra pas ? Alain Martineau, Pdg du groupe GMD et repreneur de l'équipementier automobile creusois GM&S, s'impatiente. Il a menacé, mardi 19 septembre, d'annuler la reprise considérant "le site de La Souterraine est bloqué depuis une semaine et demi" par des salariés et que le responsable des ressources humaines a été la cible d'intimidations.

Le repreneur a expliqué à une correspondante de l'AFP, à ce sujet :

"Des salariés ont envahi son bureau lundi et lui ont laissé entendre que sa sécurité n'était plus assurée, qu'il ferait bien de partir, ce qui est quand même déstabilisant. (...) Nous sommes des industriels, pas des mercenaires. Aujourd'hui le travail est purement impossible, pas dans ces conditions-là, tandis que nous payons tous les jours des salariés qui ne travaillent pas."

Alain Martineau a prévenu :

"Si les salariés repris ne reprennent pas le travail ou si la reprise de l'activité est impossible du fait du blocage du site ou de son occupation par des salariés non repris, nous serions amenés à demander au tribunal la résiliation du jugement."

Comme date butoir, le patron de GMD  s'est donné "jusqu'à jeudi matin" pour décider.

> Lire aussi : Près de neuf mois d'incertitudes et de tensions pour l'équipementier GM&S

Dans un communiqué, le patron de GMD a indiqué : "Nous demandons aux salariés de prendre leur responsabilité et de ne pas gâcher cette reprise qui sauve 120 emplois et permet de garder une industrie à La Souterraine."

"Surtout, on ne baisse pas les bras"

Une telle résiliation entraînerait la liquidation définitive de l'usine de La Souterraine et le licenciement de la totalité des 276 salariés présents dans les effectifs avant la reprise.

La CGT, par la voix de Vincent Labrousse, a rejeté les accusation d'Alain Martineau. Tant le blocage du site que les intimidations. Selon lui, "la tension était palpable et des réactions désespérées des salariés pouvaient avoir lieu" lundi sur le site de GM&S, raison pour laquelle le secrétaire du CHSCT "a demandé au DRH de GMD de s'éloigner du site pour sa sécurité".

Et d'ajouter :

"D'ailleurs, la gendarmerie a constaté ces tensions et après discussion, le cadre de GMD est parti."

Le syndicaliste a, par ailleurs, indiqué que les salariés licenciés avaient reçu leur lettre de licenciement mardi matin et qu'une assemblée générale du personnel devait se tenir dans la foulée.

Les relations entre syndicats et GMD s'étaient déjà tendues samedi lorsque les forces de l'ordre s'étaient déployées autour de l'usine pour empêcher des salariés d'ouvrir le site au public comme ils souhaitaient le faire pour les Journées du Patrimoine.

Selon la préfecture de la Creuse, il s'agissait de "la simple application du droit de propriété", Alain Martineau ayant publiquement manifesté son refus que l'usine soit ouverte au public.

(avec AFP)