Opel va tailler dans les effectifs en Allemagne

Par Nabil Bourassi  |   |  384  mots
Carlos Tavares veut rationaliser l'appareil industriel d'Opel pour le rapporter aux mêmes standards de compétitivité atteints par les sites de PSA. (Crédits : Ralph Orlowski)
Alors que les négociations sont au point mort avec le principal syndicat allemand, la filiale de PSA a annoncé un plan de départs volontaires pour ses sites allemands.

Opel va passer outre... Ce n'est pas le blocage des négociations avec IG Metall qui va empêcher Opel d'avancer sur la rationalisation de sa production. La marque automobile allemande a annoncé ce mardi, la mise en place d'un plan de départs volontaires. Ce plan vise essentiellement ses sites allemands, deux mois après avoir annoncé un plan similaire pour ses usines britanniques qui vise à y supprimer 400 emplois.

Pour Michael Lohscheller, le président du directoire de la filiale de PSA, ce plan consiste à améliorer "la compétitivité" pour "construire un avenir durable" à Opel.

Bras de fer avec IG Mettal

Cette annonce survient à un moment critique dans les négociations entre la direction et le principal syndicat allemand de l'industrie automobile, IG Metall. Opel souhaite s'extraire d'une série d'accords du secteur au motif de ses difficultés financières, mais aussi revenir sur d'autres, que la marque avait signés à l'époque où celle-ci était filiale du groupe automobile américain General Motors.

PSA veut ainsi obtenir un accord de compétitivité qui s'articulerait autour de la modération salariale et du temps de travail. Pour le groupe automobile français dirigé par Carlos Tavares, il n'est pas question d'accorder la hausse de 4,3% qu'IG Metall a obtenu pour l'ensemble du secteur automobile, ainsi que le dispositif des 28 heures. Une telle faveur serait très mal vue par les ouvriers britanniques, espagnols ou français qui se sont vu imposés des dispositions plus contraignantes.

Dans une interview aux Echos (12 mars), Jörg Hoffmann, président d'IG Metall, dénonçait la stratégie de Carlos Tavares de "jouer les sites industriels les uns contre les autres". Selon lui, le patron de PSA veut "passer en force partout" ignorant les règles de la "cogestion" qu'il qualifie de "facteur de développement durable favorable à l'engagement des salariés".

Pas de fermetures d'usines

De son côté, Carlos Tavares s'est lié les mains tout seul puisqu'il avait lui-même, promis lors du rachat d'Opel au premier semestre 2017, de respecter les accords signés sous l'égide de l'actionnaire sortant. Il avait également promis de ne pas procéder à des fermetures d'usines. Ceci dit, ces accords avaient tous une portée limitée puisqu'ils viendront à échéance avant 2020, soit dans deux ans seulement.