Pour Macron, les Américains veulent "affaiblir l'industrie automobile européenne"

Par latribune.fr  |   |  430  mots
Pour le ministre de l'Economie, les motorisations françaises sont si efficaces et fiables qu'elles n'ont pas besoin de recourir à un logiciel tricheur.
Le ministre français de l'économie soupçonne les constructeurs automobiles américains d'attaquer leurs homologues européens en faisant du scandale Volkswagen, le scandale du diesel.

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a accusé mercredi des constructeurs automobiles américains de vouloir exploiter le scandale touchant Volkswagen pour "affaiblir l'industrie européenne" et appelé à ne "pas faire de ce scandale Volkswagen un scandale diesel".

Les Américains moins portés sur le diesel

"Sur le plan industriel, vous avez aussi des concurrents, en particulier des concurrents américains, qui sont on le sait beaucoup moins ouverts au diesel même s'ils ont des véhicules eux-mêmes très polluants (...) et qui cherchent à affaiblir l'industrie européenne par le biais de ce scandale", a affirmé M. Macron lors d'un point de presse, sans citer de noms.

"Nous devons tous et toutes être extrêmement vigilants pour ne pas faire de ce scandale Volkswagen un scandale diesel", a-t-il insisté, alors que le constructeur allemand a reconnu avoir truqué des moteurs diesel pour leur faire passer les normes d'émissions américaines.

Les motorisations françaises fiables et efficientes, selon le ministre

Le ministre s'exprimait à Puiseux-Pontoise (Val d'Oise) dans une usine de l'équipementier Lisi où il s'est entretenu près de deux heures durant avec des représentants de la filière automobile française. Les discussions ont été consacrées à l'affaire Volkswagen, mais aussi l'avenir du secteur, a-t-il expliqué.

"Les constructeurs français m'ont ici réaffirmé à nouveau la fiabilité de leurs équipements et des chiffres qui sont aujourd'hui annoncés" en termes de respect des normes d'émissions polluantes, a développé M. Macron pour qui "l'industrie française est en pointe en la matière, et c'est justement parce qu'elle est en pointe qu'elle n'a pas eu recours à des logiciels truqués comme certains de ses concurrents ont pu le faire".

Consolider les petits équipementiers

Tout en remarquant qu'en France, "la filière automobile s'est redressée depuis deux ans", avec la fin de la crise, M. Macron a répété sa volonté d'aider à la consolidation des équipementiers les plus petits pour leur ouvrir les portes du marché mondial.

Il a ainsi annoncé une augmentation de 70 millions d'euros de la capacité de prêts Bpifrance dédiée à ce secteur, pour la porter à 170 millions.

En outre, le "Fonds d'avenir automobile" (FAA), qui a succédé fin 2014 au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) créé en pleine crise en 2009 et abondé par les grands constructeurs, va aider l'entreprise lorientaise Coriolis, spécialiste des "solutions robotisées de placement de fibres composites" à s'attaquer au marché automobile, a indiqué Bercy mercredi soir, sans donner de montant. Le FAA dispose actuellement de 230 millions d'euros.

(Avec AFP)