PSA trébuche en Bourse sur des rumeurs d'une cession de la part de l'Etat

Par Nabil Bourassi  |   |  349  mots
L'Etat pourrait tirer une coquette plus-value en cédant en ce moment sa participation dans PSA. Pourtant, l'opération ne semple pas si opportune que cela.
Sur les marchés, des rumeurs prêtent à l'Etat l'intention de céder sa participation dans le capital du constructeur automobile français. Le timing ne plaide pas en faveur d'une telle opération. Peugeot-Citroën perd 3% à la Bourse de Paris.

Peugeot-Citroën est la cible de rumeurs de marchés. Selon celles-ci, l'Etat serait sur le point de céder sa participation de 13% qu'il a acquise il y a deux ans dans le cadre du sauvetage du constructeur automobile. Il avait alors acquis cette participation simultanément avec le chinois Dongfeng (les deux parties prenaient 14% du capital chacune) dans le cadre d'une augmentation de capital de 3 milliards d'euros.

Belle plus-value pour l'Etat, mais pourrait mieux faire

Si l'Etat enclenchait une telle cession, il vendrait au moment où l'action accuse une baisse de près de 22% de sa valeur depuis le 1er janvier. Certes, il resterait nettement bénéficiaire dans cette opération puisqu'il avait déboursé 800 millions d'euros en février 2014 pour recapitaliser le constructeur en grande difficulté. Au cours actuel, sa participation est valorisée environ 1,3 milliard d'euros.

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Certes, la plus-value serait confortable, pourtant une telle cession aujourd'hui pourrait s'avérer inopportune alors que le secteur automobile subit une sévère correction que les analystes jugent provisoire. Trois arguments mettent cependant en doute la faisabilité d'un tel scénario.

La jurisprudence Renault montre que l'Etat veut céder ses participations au meilleur prix. Ainsi, le gouvernement n'a toujours pas cédé les 5% du capital de Renault achetés au printemps 2015 afin de forcer l'Assemblée générale des actionnaires à adopter les dispositions de la loi Florange sur les droits de vote double. Emmanuel Macron a promis de revenir à 15% du capital de Renault, mais le ministre de l'Economie attend le meilleur moment en terme de valorisation.

Les résultats financiers pour l'année 2015 de Peugeot-Citroën sont prévus le 24 février prochain et devraient clore la saison des résultats pour le secteur après ceux de Faurecia, Renault et Valeo. Ils seront déterminants pour la valorisation de l'entreprise. Difficile d'imaginer une quelconque opération avant cette date.

Enfin, l'Etat risque de briser l'équilibre capitalistique qui permet de contre-balancer le poids et l'influence de Dongfeng dans le capital du constructeur automobile français.