Renault a lancé un audit interne sur les rémunérations de Ghosn

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  380  mots
Carlos Ghosn nie les faits qui lui sont reprochés par le gouvernement japonais (Crédits : Regis Duvignau)
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire indiqué ce 25 novembre sur BFM TV que Renault a lancé un audit interne sur les rémunérations de son PDG Carlos Ghosn, accusé par la justice nippone de dissimulation de revenus et malversations au sein du constructeur japonais Nissan.

"La nouvelle gouvernance de Renault a lancé un audit (...) à la fois sur les questions de rémunération et les questions d'abus de bien social, pour vérifier qu'il n'y a rien eu de difficile, de délicat que nous puissions trouver" chez le constructeur automobile (dont l'Etat français contrôle environ 15%), a déclaré M. Le Maire.

Lancé avec le "plein accord du gouvernement" l'audit prendra "plusieurs jours", a ajouté M. Le Maire.

Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir dissimulé ses revenus de président du conseil d'administration de Nissan à hauteur de 5 milliards de yens entre juin 2011 et juin 2015.  D'après les quotidiens nippons Asahi Shimbun et Nikkei, il est soupçonné d'avoir fait la même chose pour les trois exercices comptables suivants, soit un total de 8 milliards de yens (plus de 62 millions d'euros de revenus) dissimulé aux autorités financières japonaises.

Le gouvernement français dans l'attente d'informations officielles

Mais ni le gouvernement ni Renault n'ont obtenu d'informations officielles sur les charges pesant au Japon à l'encontre du bâtisseur de l'alliance Renault-Nissan, a ajouté le ministre de l'Economie et des Finances. "Nous n'avons pas d'informations" sur ces charges, a-t-il indiqué, demandant que le Japon ou Nissan fassent parvenir "rapidement" ces informations.

Une gouvernance a été mise en place chez Renault pour pallier la mise en détention au Japon de M. Ghosn, mais celui-ci reste toujours PDG en titre de Renault, et ne sera pas démis "Tant qu'il n'y a pas de charges tangibles".

Malgré la crise, la présidence de l'alliance Renault-Nissan restera à un Français, assure le ministre de l'Economie,

Des faits niés par Carlos Ghosn

"Nous avons convenu avec mon homologue japonais (venu à Paris, cette semaine, ndlr) que les règles de gouvernance ne changent pas", a-t-il souligné.

Le ministre assure ne pas croire "à la théorie du complot", selon laquelle cette crise serait la marque d'une défiance des Japonais vis-à-vis des Français au sein de l'Alliance.

Selon des informations de la chaîne publique NHK dimanche, Carlos Ghosn, en garde à vue au Japon après avoir été arrêté en même temps que son bras droit, l'Américain Greg Kelly, lundi dernier, nie toute dissimulation de revenus et les malversations qui lui sont reprochées.