Carlos Ghosn "n'est plus en état de diriger" Renault, affirme Bruno Le Maire

Par latribune.fr  |   |  442  mots
Interrogé sur un éventuel volet fiscal côté français de l'affaire Ghosn, Le Maire a ajouté qu'il n'y avait "rien de particulier à signaler sur la situation fiscale" du Pdg de Renault et de Renault-Nissan en France. (Photo : Bruno Le Maire et Carlos Ghosn attendent le président Macron pour la visite de l'usine Renault de Maubeuge le 8 novembre 2018.) (Crédits : POOL)
Pour Renault, "il faut une gouvernance intérimaire", a affirmé le ministre de l’Économie sur FranceInfo, au lendemain de l'arrestation du Pdg à Tokyo, accusé de malversations par la justice japonaise. Interrogé sur un éventuel volet fiscal côté français, le ministre a assuré : "Rien de particulier à signaler sur la situation fiscale" du Pdg de Renault et de Renault-Nissan en France.

Renault réunira mardi soir son conseil d'administration pour discuter d'un remplacement temporaire du Pdg Carlos Ghosn tant qu'il restera incarcéré au Japon en raison d'accusations de fraude fiscale, ont déclaré à Reuters des sources proches du dossier. Un porte-parole du groupe au losange a confirmé que le conseil se réunirait mardi dans la soirée, sans plus de précision sur l'ordre du jour.

Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a indiqué de son côté qu'il rencontrerait dans la matinée l'administrateur référent Philippe Lagayette et les représentants de l'État au conseil d'administration, et qu'il avait demandé la mise en place d'une gouvernance intérimaire.

Graves inquiétudes sur l'avenir de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi

Carlos Ghosn "n'est de fait plus en état de diriger le groupe", a-t-il dit sur Franceinfo. "En revanche, nous n'allons pas demander le départ formel de M. Ghosn du conseil d'administration pour une raison qui est simple, nous n'avons pas de preuve et nous sommes dans un État de droit."

L'Etat français est le premier actionnaire de Renault avec 15,01% du capital.

Nissan a annoncé lundi son intention d'évincer Carlos Ghosn de son poste de président du conseil d'administration en l'accusant d'avoir dissimulé au fisc une partie importante de sa rémunération et d'avoir utilisé des fonds de Nissan à des fins personnelles. Cette initiative spectaculaire, qui alimente les interrogations sur l'avenir de l'alliance fondée en 2002 avec Renault, a entraîné le même jour une chute de plus de 8% du titre à la Bourse de Paris.

Ce recul se poursuit dans les premiers échanges mardi, l'action du groupe français perdant encore -3,2509% à 10h39.

Mitsubishi, troisième partenaire de l'alliance franco-japonaise, a emboîté le pas à Nissan et demandé à son tour lundi l'éviction de CarlosGhosn, qui restait mardi incarcéré au Japon pour le deuxième jour d'affilée.

La situation fiscale de Ghosn ? "Rien à signaler" affirme Le Maire

Interrogé sur un éventuel volet français de l'affaire Ghosn, Bruno Le Maire a ajouté qu'il n'y avait "rien de particulier à signaler sur la situation fiscale" du Pdg de Renault et de Renault-Nissan en France.

Selon BFM Business, la direction intérimaire qui sera mise en place d'ici la fin de la semaine dissociera la fonction de PDG. La direction générale par intérim reviendrait ainsi à Thierry Bolloré, actuel directeur général adjoint du groupe, tandis que la présidence pourrait échoir à un administrateur indépendant comme Patrick Thomas, ancien patron d'Hermès et président du comité des nominations et de la gouvernance au conseil d'administration.

(Avec Reuters)