Renault demande davantage de flexibilité à ses salariés

Par latribune.fr  |   |  389  mots
Le constructeur automobile Renault a mis mardi sur la table des négociations avec les syndicats une série de propositions sur l'organisation du temps de travail visant à accroître la flexibilité, fraîchement accueillies.

La nouvelle modulation annuelle du temps de travail proposée, sur la base d'une période de "haute activité" étendue à six mois au lieu de quatre, est "pire" que ce que prévoyait le précédent accord signé en 2013, a expliqué la CGT. Cette modulation, qui permet de réduire le nombre d'heures supplémentaires par un jeu de compensation entre périodes chargées et creuses, vise "à faire travailler les gens un maximum en les payant le moins possible" et "beaucoup moins qu'actuellement", a déclaré son représentant, Fabien Gâche.

Pendant les périodes dites de "haute activité", les séances de travail pourront être augmentées obligatoirement. Outre le travail le samedi, Renault ajoute la possibilité de débordements de 1h30 par jour. Le constructeur veut également raccourcir de moitié, à 7 jours, les délais de prévenance des changements de planning et propose de modifier la gestion des compteurs individuels et collectifs permettant d'accumuler des jours.

Partenaires sociaux mitigés pas les propositions

Du côté des signataires de l'accord de 2013, l'accueil a été également très mitigé. Bruno Azière (CFE-CGC, premier syndicat) a fait part de son "énorme prudence", pointant notamment "un risque pour le pouvoir d'achat". Ce qui est proposé constitue "ni plus ni moins les bases d'un accord de flexibilité n'offrant aucune contrepartie réelle aux salariés", a estimé dans un communiqué la CFDT (troisième syndicat). Le syndicat s'oppose à "toutes nouvelles formes de modulation structurelle alors que les usines sont déjà en +surchauffe+".

En outre, en matière de compteurs temps, les propositions "ne règlent pas la question centrale, à savoir la disparition des jours de congés qui n'ont pas pu être pris, comme cela a été le cas de 6.000 jours en 2015", a détaillé Franck Daoût, représentant de la CFDT.

"Des périodes de modulation aussi larges et la possibilité d'allongement d'horaire obligatoire d'1h30 par jour sont inacceptables, la direction doit revoir sa copie", a estimé Laurent Smolnik (FO).

Selon les propositions de la direction, seules les heures effectuées au-delà des débordements d'horaires définis tous les trois mois dans un calendrier prévisionnel seront automatiquement majorées de 25%. Les autres heures de débordement horaire ne seront payées que si le total annuel dépasse 1.603 heures.

(Avec AFP)