Renault : la montée au capital de l'État ne menace pas Nissan, écrit Macron à Ghosn

Par latribune.fr  |   |  392  mots
Selon une des sources qui a eu connaissance de la lettre, Emmanuel Macron laisse entendre que l'État a déjà évoqué le sujet avec Carlos Ghosn dès le 11 mars.
Dans ce courrier daté du 21 avril, et dont Reuters a eu connaissance mercredi soir, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron explique à nouveau que l'obtention par l'État, principal actionnaire de Renault, de droits de vote doubles ne modifie pas à ses yeux l'équilibre avec l'autre grand actionnaire du constructeur français, Nissan.

Macron est monté au créneau pour défendre l'État français. Le ministre de l'Économie  a écrit mardi 21 avril au PDG de Renault Carlos Ghosn pour défendre la décision de l'État sur les droits de vote doubles et assurer qu'elle ne met pas en danger l'alliance entre Renault et Nissan, a appris l'agence Reuters auprès de trois sources proches du dossier.

Dans ce courrier daté du 21 avril, et dont Reuters a eu connaissance mercredi soir, le ministre explique à nouveau que l'obtention par l'État, principal actionnaire de Renault, de droits de vote doubles ne modifie pas à ses yeux l'équilibre avec l'autre grand actionnaire du constructeur français, Nissan.

Selon une des sources qui a eu connaissance de la lettre, Emmanuel Macron laisse entendre que l'État a déjà évoqué le sujet avec Carlos Ghosn dès le 11 mars, "mais qu'il est intervenu ainsi parce qu'il n'y avait peut-être pas d'autre solution".

Équilibre menacé

L'État français a porté cette semaine sa participation au capital de Renault à 19,74%, comme prévu dans sa déclaration du 8 avril, afin de garantir le rejet d'une résolution s'opposant à l'attribution de droits de vote doubles lors de l'assemblée générale de Renault, le 30 avril. Il compte ensuite revenir aux 15% du capital qu'il détenait auparavant, une fois les droits de vote doubles assurés.

Cette opération a été critiquée jeudi dernier par le conseil d'administration de Renault car elle rompt à ses yeux l'équilibre entre Renault et Nissan. Bien qu'il soit le deuxième actionnaire de Renault et que ses ventes mondiales représentent près du double de celles de son partenaire français, le groupe japonais ne détient aucun droit de vote car il est contrôlé par Renault.

"Emmanuel Macron dit aussi que l'Etat ne bouscule pas l'équilibre de l'alliance puisqu'il respecte l'accord de 2002", poursuit la source. Selon elle, ce rappel à l'accord de 2002 est aussi une mise en garde feutrée contre toute volonté de renforcer le pouvoir de Nissan via l'introduction de droits de vote. Elle souligne toutefois qu'il est peu probable qu'à l'époque, le cas de figure posé par la loi Florange ait été envisagé, et que le distinguo entre pourcentage de capital et de droits de vote ait été précisé.

(Avec Reuters)