Ghosn oblige le tribunal à expliquer publiquement ses motifs mardi prochain

Par latribune.fr  |   |  473  mots
(Crédits : Reuters)
Les avocats du Pdg de Renault avaient déposé vendredi une demande spéciale pour une comparution de leur client, afin d'obliger le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée. Une demande à laquelle la justice japonaise était obligée d'accéder selon le droit en vigueur dans l'archipel. Ce sera la première apparition publique du Pdg franco-libanais depuis son arrestation le 19 novembre.

L'ancien président de Nissan Carlos Ghosn va comparaître mardi à la suite de sa demande d'une audience publique pour connaître les motifs de sa détention, a annoncé vendredi le tribunal du district de Tokyo.

Les avocats du PDG de Renault Carlos Ghosn avaient déposé vendredi une demande spéciale pour une comparution de leur client, afin d'obliger le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée, a-t-on appris auprès du tribunal.

M. Ghosn souhaite que soit mis en application l'article 34 de la Constitution japonaise qui précise que, "sur demande, (une personne retenue) peut exiger que la raison précise de sa détention soit rendue publique au tribunal".

La justice ne peut refuser cette demande qui lui permettrait de comparaître en personne avec son avocat; et la comparution doit avoir lieu dans un délai de 5 jours après la demande.

Première apparition publique depuis le 19 novembre

Mardi prochain, le Pdg de Renault et de l'alliance Renault-Nissan fera ainsi sa première apparition publique depuis son incarcération au Japon le 19 novembre pour des accusations de malversations financières.

L'audience aura lieu à 10h30 heure locale (1h30 GMT) le mardi 8 janvier, a précisé le tribunal, confirmant une information initialement rapportée par la chaîne de télévision NHK.

Garde à vue prolongée pour Ghosn, libération sous caution pour Kelly

Le 31 décembre, ce tribunal avait décidé de prolonger de dix jours, jusqu'au 11 janvier, la détention de Carlos Ghosn, également accusé d'abus de confiance aggravé. Ce dernier contexte les allégations formulées à son encontre.

L'ancien administrateur de Nissan Greg Kelly, accusé de complicité avec Carlos Ghosn, a été libéré sous caution le 25 décembre après plus d'un mois passé en détention pour fraude financière. Le tribunal a décidé de ne pas prolonger sa détention en attendant son procès. Il nie également les accusations portées contre lui.

Le système pénal japonais sous les projecteurs

Bien qu'évincés dès novembre, Carlos Ghosn et Greg Kelly restent techniquement membres du conseil d'administration de Nissan car ils ne peuvent être révoqués que par les actionnaires.

Depuis l'arrestation de Carlos Ghosn, Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, a appelé à des changements pour atténuer l'influence de l'actionnaire majoritaire Renault.

Le dossier Ghosn a braqué les projecteurs sur le système pénal japonais, notamment la pratique de longues périodes d'incarcération pendant l'instruction et l'interdiction faite aux avocats de la défense d'assister aux interrogatoires, qui peuvent durer huit heures par jour.

Renault remonte à la Bourse de Paris, Nissan baisse à Tokyo

L'action Nissan a fini en baisse de 1,19% à 869 yens à la Bourse de Tokyo, tandis qu'à Paris Renault gagnait 1,616% à 53,45 euros à 10h07.

(Avec AFP et Reuters)