La remise en liberté de Carlos Ghosn refusée par le tribunal de Tokyo

Par latribune.fr  |   |  493  mots
Lors de sa comparution en audience publique hier mardi devant le tribunal de Tokyo, où les médias étaient présents, aucune photo ni aucune captation vidéo du Pdg de Renault, Carlos Ghosn, n'ont été autorisées. Seuls des croquis d'audience ont été rendus publics. Aujourd'hui, ce tribunal a rejeté formellement la demande de remise en liberté de Carlos Ghosn, détenu depuis le 19 novembre 2018. (Crédits : Reuters)
Les avocats de l'ex-Pdg de Nissan avaient demandé hier sa libération, mais le juge avait répondu en invoquant le risque de fuite et d'altération des preuves. Ce matin, le tribunal rejette formellement sa demande. Et, il va sans doute l'inculper à nouveau vendredi, le jour où sa garde à vue actuelle devait prendre fin.

Le tribunal de Tokyo a rejeté mercredi sans surprise une demande de fin de détention du Pdg de Renault, Carlos Ghosn, au lendemain de sa première comparution devant la justice.

Les avocats de l'ex-Pdg de Nissan avaient déposé mardi une procédure pour obtenir la libération du magnat de l'automobile, mais le juge avait répondu en invoquant le risque de fuite et d'altération des preuves.

"La requête pour annuler la détention a été rejetée le 9 janvier", a annoncé le tribunal de Tokyo dans un communiqué laconique.

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Carlos Ghosn devrait être à nouveau inculpé vendredi

Arrêté le 19 novembre pour des soupçons de malversations financières, Carlos Ghosn a été mis en examen le 10 décembre pour dissimulation de revenus aux autorités boursières. Il est notamment accusé de ne pas avoir déclaré l'intégralité de ses revenus en tant que dirigeant du constructeur automobile japonais Nissan, lequel groupe l'a évincé de la direction après sa première arrestation.

Sa période actuelle de détention doit prendre fin vendredi mais le parquet pourrait formuler des accusations supplémentaires susceptibles d'entraîner une nouvelle arrestation immédiate. Comme il est en outre accusé d'abus de confiance, il pourrait être inculpé pour ce motif vendredi, ce qui prolongerait à nouveau sa garde à vue.

Selon le parquet, il aurait tenté de faire couvrir par Nissan "des pertes sur des investissements personnels" au moment de la crise financière d'octobre 2008. La somme incriminée s'élève à 1,85 milliard de yens.

Des mois de prison en attendant son procès

Pour résoudre ce problème financier, il aurait obtenu qu'un milliardaire saoudien, Khaled Juffali, se porte garant et aurait effectué ultérieurement des virements d'un montant équivalent sur le compte de ce dernier depuis un compte d'une filiale de Nissan.

Mardi, Carlos Ghosn est apparu déterminé devant le juge, réfutant point par point les accusations des procureurs, avant de conclure:

"Je suis faussement accusé et détenu de manière injuste."

De l'avis même de son avocat japonais Motonari Otsuru, le dirigeant de 64 ans risque de rester en détention jusqu'à la tenue de son procès, lequel ne devrait pas avoir lieu avant plusieurs mois.

[Hier mardi, Carlos Ghosn est apparu en public pour la première fois depuis son arrestation le 19 novembre. Vêtu d'un costume sombre, sans cravate, sandales vertes en plastique aux pieds, le magnat de l'automobile de 64 ans est apparu nettement amaigri, les joues creuses, menotté jusqu'au début de l'audience devant le tribunal de Tokyo. Aucune photo ni aucune captation vidéo du Pdg de Renault, Carlos Ghosn, n'avaient été autorisées lors de sa comparution en audience publique hier mardi où les médias étaient présents. Seuls des croquis d'audience ont été rendus publics. Crédit : Reuters]

(avec AFP et Reuters)