Renault reste "ouvert" à une intégration plus poussée avec Nissan (Senard)

Par latribune.fr  |   |  512  mots
Jean-Dominique Senard, président de Renault (Crédits : Kim Kyung Hoon)
Moins d'une semaine après l'annonce de négociations fusion entre Renault et Fiat Chrysler qui pose de nombreuses questions sur l'avenir de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, le constructeur français a déclaré qu'restait "ouvert" à un potentiel rapprochement avec Nissan, même si la priorité est désormais donnée à la fusion avec Fiat Chrysler.

Moins d'une semaine après l'annonce de négociations fusion entre Renault et Fiat Chrysler qui  pose de nombreuses questions sur l'avenir de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, le constructeur français a déclaré qu'restait "ouvert" à un potentiel rapprochement avec Nissan, même si la priorité est désormais donnée à la fusion avec Fiat Chrysler. Pour rappel, Renault détient 43% de Nissan qui en retour possède 15% de Renault, mais sans droit de vote, et 34% de Mitsubishi Motors. En avril, Nissan a repoussé une proposition de Renault d'une intégration plus poussée.

"Une fusion avec Nissan n'est pas à notre agenda pendant que nous menons notre fusion avec FCA", a affirmé Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration de Renault, dans une déclaration transmise aux médias à l'issue d'un passage au Japon pour le deuxième conseil opérationnel de l'Alliance, une structure créée en mars pour tenter de prendre un nouveau départ après les tumultes causés par le scandale Ghosn.

Cependant, "si le conseil d'administration de Nissan juge bon d'explorer une relation plus proche au moment de leur choix, nous sommes définitivement ouvert à l'idée", a-t-il souligné.

Nissan pris de court

Après avoir été éconduit par Nissan, soucieux de préserver son indépendance, Renault a décidé de s'unir à Fiat Chrysler, un mariage dit "entre égaux": la nouvelle entité serait détenue à 50% par les actionnaires du constructeur italo-américain et à 50% par ceux de Renault et serait cotée à Paris, New York et Milan. L'annonce a pris de court le groupe japonais, qui s'interroge sur ce que serait sa place dans ce nouvel attelage, alors qu'il venait de rejeter une offre de rapprochement Renault pour se concentrer sur son redressement.

Présent cette semaine à Tokyo avec le directeur général de Renault, Thierry Bolloré, Jean-Dominique  Senard, a tenté de rassurer la direction de Nissan au cours d'une réunion de quelques heures mercredi. Au début des discussions, "la partie japonaise était naturellement un peu sceptique, mais ensuite elle a montré une attitude positive", a assuré le président de Renault dans un entretien au quotidien économique Nikkei.

La veille, à son arrivée mardi à l'aéroport, il avait livré un message d'optimisme: "je pense que tous ces événements récents sont très bons pour l'alliance, et je vais veiller à ce que Nissan et Mitsubishi en tirent pleinement parti", avait-il dit. En comptant Nissan et Mitsubishi, la fusion créerait un ensemble de près de 16 millions de véhicules (loin devant le colosse allemand Volkswagen (10,6 millions) et Toyota (10,59 millions) qui serait en position de force pour aborder les mutations de l'industrie automobile (électrification, conduite autonome, véhicules connectés...).

Le président de Renault a ajouté qu'il "ne s'opposerait" à la nomination d'aucun des membres du nouveau conseil d'administration de Nissan, lors de l'assemblée générale des actionnaires prévue fin juin. Parmi les 11 candidats, figure l'actuel patron exécutif Hiroto Saikawa, critiqué pour sa gestion de l'affaire Ghosn mais qui veut rester à son poste pour préparer la succession.