Scandale Volkswagen : l'actuel patron était au courant

Par latribune.fr  |   |  555  mots
(Crédits : Matthias Rietschel)
Selon le magazine allemand Der Spiegel, l'actuel patron de Volkswagen, Herbert Diess, a été prévenu de l'existence d'un logiciel fraudeur pour minimiser les résultats des tests d'émissions polluantes sur les véhicules de l'entreprise deux mois avant que le scandale éclate en 2015.

Herder Diess n'était pas encore patron de Volkswagen en septembre 2015 quand le scandale de la falsification des émissions polluantes sur des voitures du groupe. Il n'était que le responsable de la marque Volkswagen. Mais selon le magazine allemand Der Spiegel, l'actuel patron de Volkswagen, Herbert Diess, a été prévenu de l'existence d'un logiciel fraudeur pour minimiser les résultats des tests d'émissions polluantes sur les véhicules de l'entreprise deux mois avant que le scandale éclate en 2015.

Le journal a eu accès à des documents inédits du parquet de Braunschweig qui posent la question de savoir si Volkswagen a informé dans les temps ses investisseurs de l'ampleur financière du scandale dont le coût dépasse 27 milliards de dollars en pénalités et amendes. Le scandale a été mis au jour le 18 septembre 2015 après une série de tests effectués aux Etats-Unis sur des véhicules diesel européens par l'université de Virginie-Occidentale à la demande de l'ONG International Council on Clean Transportation.

Réunion le 27 juillet

Selon les documents du parquet du Braunschweig, Der Spiegel note que Herbert Diess,  était présent lors d'une réunion tenue le 27 juillet 2015 présidée par le patron de l'époque Martin Winterkorn.

Au cours de cette réunion, les ingénieurs et les dirigeants ont discuté de la réponse à apporter à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) qui menaçait de refuser les certificats d'agrément de circulation aux nouveaux véhicules Volkswagen aux Etats-Unis en raison de niveaux excessifs d'émissions polluantes. L'EPA exigeait du constructeur allemand qu'il fournisse des explications sur le niveau trop élevé de ces émissions.

Diess et Winterkorn ont quitté la réunion avec une présentation en leur possession, poursuit Der Spiegel. Un employé de Volkswagen est intervenu au cours de la réunion pour mettre en garde les dirigeants contre le fait de conserver cette présentation, rapporte le magazine.

La direction n'a pas enfreint les règles dit l'entreprise automobile

Interrogé sur les informations fournies par Der Spiegel, Volkswagen a réaffirmé samedi que sa direction n'avait enfreint aucune règle de confidentialité et que les actionnaires n'avaient pas été informés auparavant car il n'avait pas été possible d'évaluer l'ampleur financière du scandale.

Volkswagen a réaffirmé samedi avoir informé ses investisseurs à temps en publiant une note "ad hoc" le 22 septembre 2015.

"Le contenu des discussions, auxquelles Martin Winterkorn et Herbert Diess ont participé, ne peut être totalement reconstitué car les souvenirs des personnes présentes varient partiellement", a fait savoir Volkswagen samedi.

L'objectif de cette réunion du 27 juillet 2015 n'était pas de déterminer si Volkswagen avait enfreint la réglementation américaine mais d'établir comment les nouveaux modèles pourraient obtenir l'agrément de circulation de l'EPA, explique Volkswagen.

Volkswagen fait valoir qu'elle n'a pas réussi à établir si le logiciel installé sur les véhicules diesel était illégal ou pas, montrent les documents déposés par la défense auprès du parquet de Braunschweig.

Le 31 juillet 2015, Volkswagen a engagé un cabinet d'avocats pour aider la compagnie à comprendre les problèmes réglementaires auxquels elle était confrontée. Les avocats n'étaient pas certains que le logiciel utilisé pouvait être qualifié de "système de trucage", explique VW dans ses conclusions.