Voiture électrique : Macron porte le bonus écologique à 7.000 euros pour accélérer les ventes

Par latribune.fr  |   |  912  mots
Emmanuel Macron a annoncé une extension du bouclier tarifaire aux bornes électriques à compter de janvier 2023. (Crédits : RioPatuca Images - Fotolia.com)
Le bonus écologique va être porté de 6.000 à 7.000 euros pour la moitié des ménages les plus modestes achetant une voiture électrique. Objectif : que les ventes représentent 30% à la fin de son quinquennat contre 13% aujourd'hui, avec deux millions de véhicules produits en France à horizon 2030.

Alors que Mondial de l'auto ouvre ses portes ce lundi à Paris après quatre ans d'absence, Emmanuel Macron veut accélérer la transition vers la voiture électrique. Dans une interview accordée aux Echos, le chef de l'Etat a, en effet, annoncé plusieurs mesures, notamment la hausse du bonus écologique pour l'achat d'une voiture pour la moitié des ménages français, de 6.000 à 7.000 euros. Meilleur moyen pour pousser les consommateurs à acheter des voitures souvent plus chères que les voitures à essence ou diesel, ce bonus est valable pour les véhicules vendus moins de 47.000 euros, soit des électriques compactes ou des SUV, comme la Renault Mégane ou la Peugeot 2008, mais pas une Tesla. « Les Américains achètent américain et mènent une stratégie très offensive d'aide d'Etat, justifie Emmanuel Macron. Les Chinois ferment leur marché. On ne peut pas être le seul espace, le plus vertueux sur le plan climatique, qui considère qu'il n'y a pas de préférence européenne. ». Face à ces deux pays, le président français préconise d'ailleurs un « soutien fort » et le « plus vite possible » à la filière automobile européenne face à la Chine et aux Etats-Unis.

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Atteindre deux millions de véhicules produits en France en 2030

Avec ces différentes aides, Emmanuel Macron table sur « un million de véhicules électriques produits en France en 2027 », et vise une production de « deux millions » en 2030. Alors que les voitures électriques représentent 13% des ventes aujourd'hui contre 1% en 2017, le chef de l'Etat dit vouloir parvenir au seuil de 30% à la fin de son quinquennat, en 2027. Pour rappel, à partir de 2035, les constructeurs ne pourront plus commercialiser de voitures thermiques. Sur RTL, ce matin, Carlos Tavares, patron de Stellantis,  « s'est dit prêt à soutenir cette démarche, le groupe est parfaitement prêt ». Deux conditions toutefois, « qui ne dépendent pas des constructeurs »  : « que l'énergie électrique produite soit propre » et que « le réseau de bornes se densifie ».

Concernant le leasing des voitures électriques à 100 euros par mois, une promesse qu'il a formulée pendant la campagne électorale, Emmanuel Macron a dit toujours travailler sur cette mesure. Des précommandes se feront à l'horizon du second semestre 2023, pour une livraison début 2024, ce qui correspond à la montée en charge de toute notre stratégie », a-t-il dit.

 « Les 150 millions du « Fonds vert » fléchés vers les zones à faibles émissions (ZFE),

En plus des aides accordées aux ménages, le chef de l'Etat a annoncé également une extension du bouclier tarifaire aux bornes électriques à compter de janvier 2023 et un objectif de 400.000 bornes publiques en 2030. « Aujourd'hui les prix restent raisonnables, nous allons nous assurer qu'ils le resteront », a déclaré le chef de l'Etat. Il a également précisé que 150 millions d'euros du « Fonds vert » seraient « fléchés » vers les zones à faibles émissions (ZFE), pour accompagner ces nouvelles interdictions de circulation des véhicules les plus âgés. « Ce qui est insupportable pour nos compatriotes, c'est quand ils ont le sentiment que la ville leur est interdite », a indiqué Emmanuel Macron. « Il faut accompagner les ménages qui ont les véhicules les plus polluants pour les aider à changer leurs véhicules et accéder au centre-ville, en lien avec les collectivités territoriales et les employeurs ».

(Avec agences)

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ZOOM - Après quatre ans d'absence, le Mondial de l'auto ouvre dans un format réduit

Le Mondial de l'auto ouvre ses portes à Paris après quatre ans d'absence, et avec un nombre limité de constructeurs, essentiellement français et chinois. Les organisateurs visent cette année entre 300.000 et 400.000 visiteurs, sur une semaine seulement et non plus deux semaines. Renault est la seule marque à sortir le grand jeu en présentant ce lundi la nouvelle Renault 4, descendante de la fameuse « 4L », un SUV électrique qui trônera aux côtés de la nouvelle Renault 5, électrique elle aussi. Dans le même groupe, Dacia et Alpine présentent des concepts futuristes.

Du côté de Stellantis, Peugeot, Jeep et DS exposent quelques nouveaux modèles, dont la première Jeep électrique, tandis que Citroën a montré son concept « durable » Oli en amont du salon. Les autres stars du salon, avec leurs grands stands, sont Ora, BYD ou VinFast, des marques chinoises et vietnamiennes de voitures électriques qui se lancent à la conquête de l'Europe.

Aucun constructeur allemand n'a fait le déplacement : après avoir investi des millions dans les salons de Shanghai et de Munich en 2021, BMW comme Volkswagen feront l'impasse, avec leurs filiales Mini, Seat, Bugatti, ou Lamborghini. Seul Mercedes s'est invité à Paris depuis dimanche, mais à l'écart du Mondial. Le constructeur a présenté au musée Rodin son nouveau SUV électrique EQE. Les constructeurs japonais et coréens brillent également par leur absence. Pas de Tesla non plus: comme d'autres, la marque préfère organiser ses propres évènements ou s'exposer dans les salons technologiques comme celui de Las Vegas. Ces géants de l'automobile sont remplacés par des banques, comme la BNP ou le Crédit agricole, qui exposent des véhicules proposés à la location. Netflix et Lego sont aussi présents.

 Après avoir reçu la filière à dîner dimanche soir, Emmanuel Macron compte visiter longuement le salon ce lundi lors de la journée ouverte à la presse, avant l'arrivée du grand public mardi.