Cela doit encore être confirmé par le Conseil européen.. Mais, il y a peu de suspense sur le fait que l'Europe se dirige bien vers une interdiction réglementaire des voitures thermiques en 2035, comme vient de le voter le parlement européen. Mais cela fait bien longtemps que les constructeurs automobiles ne se faisaient plus d'illusions. Il n'y avait guère que la filière des sous-traitants qui espérait encore un report pour 2040 comme le défend la France.
Les marques ont déjà programmé leur bascule...
Car en réalité, l'industrie automobile européenne pourrait mettre fin aux moteurs thermiques bien avant cette date fatidique de 2035. Elles sont d'ailleurs déjà très nombreuses à avoir annoncé qu'elles basculeraient dans le 100% électrique dès 2030... Et pas les moindres: Renault, Peugeot, Citroën, Volvo, Citroën, Volvo, Fiat...
Certaines d'entre elles ont même anticipé en posant 2027 comme point de bascule dans le 100% électrique comme Alfa Romeo ou DS pour éviter une autre échéance non moins fatidique: l'entrée en vigueur de la norme Euro7 pour les moteurs thermiques. Celle-ci est prévue pour 2027 et s'annonce comme particulièrement drastique sur les nouvelles normes anti-pollution. Avant même la fin des négociations sur les contours de ce nouveau dispositif réglementaire, les constructeurs automobiles s'attendent à une norme onéreuse voire prohibitive. D'ailleurs, ceux qui ne basculeront pas dans le 100% électrique auront entièrement électrifié leur gamme pour échapper à Euro7. Celle-ci a déjà fait sa première victime avec la disparition programmée des micro-citadines de type Peugeot 106 ou Renault Twingo. La structure de prix de ces petites voitures empêchent toute augmentation de prix substantielle. D'autant que l'automobile est déjà soumise à une très forte inflation sur ses coûts de production.
Se réapproprier la nouvelle chaîne de valeur
Pour les constructeurs automobiles, l'avènement de la voiture électrique est donc une fatalité, et ils mettent les bouchées doubles: agir plutôt que subir. Car cette technologie réinvente totalement la chaîne de valeur automobile.
Ils investissent des fortunes dans des usines de batteries électriques, nouent des partenariats pour accélérer la recherche sans trop alourdir les coûts, sécurisent leurs approvisionnements en matières premières critiques, et engagent de nouveaux métiers autour du logiciel, un domaine où ils étaient jusqu'ici totalement profanes mais qui concentrera la valeur ajoutée de demain, 60% d'après PwC du prix de la voiture en 2030.
Ils intensifient également leur lobbying pour que les États installent des infrastructures de recharges, notamment les superchargeurs sur autoroute. Ils plaident également pour le prolongement des incitations à l'achat pour un produit qui coûte entre 30 et 50% plus cher qu'une voiture électrique. Car s'ils sont prêts à prendre de l'avance sur la fin du moteur thermique, rien ne serait pire que l'absence d'acheteurs à cette échéance...
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