Logement : comment Alger veut diversifier ses fournisseurs dans la construction

Par Hamid Guemache, à Alger  |   |  445  mots
Alger, le front de mer Copyright Reuters
Le nouveau ministre de l'Habitat algérien noue des partenariats avec des entreprises européennes. La ministre du Logement, Cécile Duflot, devrait effectuer une visite en Algérie dans les prochains jours.

L'Algérie adopte une nouvelle politique du logement pour diversifier ses partenariats, accélérer les rythmes de réalisation et améliorer la qualité. Initiée par le nouveau ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, cette politique est basée sur des partenariats avec des entreprises étrangères notamment européennes.
L'accord signé le 29 octobre dernier entre l'Algérie et le Portugal illustre bien cette stratégie : un quota de 50.000 logements attribués de gré à gré à des sociétés algéro-portugaises, détenues en majorité par des entreprises publiques algériennes et un transfert de savoir-faire d'unités de réalisation en Algérie et la formation des Algériens aux techniques de construction de logements.

Un accord similaire a été signé, lundi soir à Alger, entre Abdelmadjid Tebboune et le secrétaire d'Etat espagnol à l'Equipement, au Transport et à l'Habitat Rafael Catala Polo. "Si on arrive avec nos partenaires étrangers à former nos jeunes pour mener à bien les chantiers de construction avec une meilleure qualité et une réduction des délais, on aura atteint notre objectif", a déclaré Abdelmadjid Tebboune à l'issue de ses entretiens avec Rafael Catala Polo.

Et la France ?

D'autres accords seront signés avec l'Italie et la France, dont la ministre du Logement, Cécile Duflot, qui devrait effectuer une visite de travail en Algérie dans les prochains jours. Outre les partenariats avec les étrangers, le gouvernement algérien prévoit de créer une banque de l'habitat pour financer les nouveaux projets immobiliers. Il a décidé aussi de construire de petites villes de 5.000 logements environ, dotées des équipements nécessaires: écoles, bureaux de poste, commissariat, polyclinique, salles de sports, etc...

En optant pour le gré à gré sur le marché de la construction de logements, Alger veut ainsi faire bénéficier les entreprises européennes de ce marché gigantesque, jusqu'alors dominé par les groupes chinois, en raison des prix bas du mètre carré bâti. "Lorsqu'il y a des appels d'offres ouverts à toutes les entreprises, les entreprises françaises n'ont aucune chance de gagner des contrats dans le logement. Les entreprises chinoises et turques sont plus compétitives en termes de prix. A moins de 300 euros le mètre carré, ce n'est pas intéressant pour les entreprises françaises", explique un responsable français à Alger.

Alger veut marginaliser les groupes chinois

Depuis 2001, les groupes chinois ont décroché la majorité des contrats publics de réalisation de logements. Mais le gouvernement n'est pas satisfait de la qualité des logements construits. L'Algérie veut mettre en chantier deux millions de logements d'ici à 2014, et atteindre l'objectif de construire plus de 220.000 unités réalisées par an.