Logement : le marché de la construction fait grise mine

Par latribune.fr  |   |  412  mots
La baisse du nombre de mises en chantier et de permis de construire a plombé le marché de la construction entre juillet et septembre, selon le ministère de la Cohésion des territoires. (Crédits : Jean-Paul Pelissier)
Le marché de la construction se contracte au troisième trimestre. Le nombre de permis de construire et de mises en chantier ont enregistré une baisse importante entre juillet et septembre en dépit du "choc de l'offre" souhaité par le président de la République dans le secteur du logement.

Le marché de la construction n'est pas au meilleur de sa forme. Le nombre de permis de construire de logements, indicateur avancé de l'immobilier neuf, s'est érodé au troisième trimestre en France et, dans le même temps, les mises en chantier (constructions commencées) de logements ont accentué leur baisse, rapporte, ce lundi, le ministère de la Cohésion des territoires. Entre juillet et septembre, les permis de construire se sont élevés à 122.100 unités, soit une baisse de 10% par rapport à la même époque de 2017, selon les chiffres du ministère de la Cohésion des Territoires.

Après deux années de progression régulière, la construction de logements neufs marque une pause depuis le début 2018, alors que le gouvernement a promis de relancer l'offre grâce à son projet de loi sur le logement. Les chiffres de lundi montrent que la baisse des permis de construire, qui s'était brusquement accentuée au début de l'été, s'est un peu atténuée à la rentrée. Entre juin et août, ils avaient reculé de 12% par rapport à la même période de 2017.

Les mises en chantier de logements accusent aussi le coup

Si le marché des logements individuels groupés - c'est-à-dire les maisons comprises au sein d'un programme immobilier plus large -  marque un redressement, les deux autres grandes catégories, maisons individuelles "pures" et "logement collectif", restent en net déclin : les autorisations de chantiers reculent respectivement de 11% et 17% sur la même période.

Du côté des mises en chantier, qui répercutent logiquement les évolutions des permis de construire avec un peu de retard, leur baisse s'est accentuée au troisième trimestre pour s'inscrire à - 4% par rapport au deuxième trimestre après un recul de 1,6% sur les trois mois à fin août. Leur nombre recule dans toutes les catégories : les logements individuels (- 3,2%), les collectifs (- 4,7%).

Sur le seul mois de septembre, le délai moyen d'ouverture de chantier, s'est légèrement allongé dans l'individuel (5,4 mois) tandis qu'il est resté stable dans le collectif (11 mois) par rapport à août. Également pour septembre, le taux d'annulation de permis de construire de logements individuels (11%) augmente légèrement par rapport à août, mais reste moindre que sa moyenne sur neuf ans. Il progresse encore plus nettement sur le collectif (26%) et il est là nettement supérieur à cette moyenne de long terme.

(Avec AFP et Reuters)