Un TGV du futur pour les Jeux olympiques de 2024 et pour oublier la crise

Par latribune.fr  |   |  619  mots
(Crédits : Alstom)
Le projet, dont le contrat avait été finalisé avec Alstom en 2018, a été présenté dans les ateliers du constructeur à La Rochelle. Les voitures de ce nouveau train seront modulables afin de permettre notamment de passer sur une offre à bas coût.

Un train futuriste ou un train plus abordable, dans une France frappée de plein fouet par la crise du Covid-19 ? On l'annonce en tout cas plus écologique, plus spacieux, plus moderne, moins cher à l'entretien... La gestation du "train du futur" TGV M se poursuit, avant sa sortie d'usine et sa mise en service prévue pour juin 2024, à temps pour les Jeux olympiques de Paris, a indiqué la SNCF.

Cette commande avait été finalisée à l'été 2018 par la SNCF auprès d'Alstom, pour un montant de 3 milliards comprenant une centaine de TGV.

Le projet avait, lui, démarré il y a quatre ans, avec le premier "chaudron", soit l'enveloppe extérieure du train qui a été présenté jeudi dans les ateliers d'Alstom à La Rochelle. Une première pierre qui doit mener ce projet à la mise en circulation d'ici quatre ans. Après La Rochelle, les trains seront par la suite assemblés à Belfort.

"C'est un train qui roulera pour les Jeux olympiques" prévus à Paris en 2024, affirme à l'AFP le directeur de Voyages SNCF Alain Krakovitch, précisant que les premières livraisons de modèles commandés à Alstom auront lieu à l'hiver 2023.

TGV "M", car les qualités de ce train commencent la plupart du temps par cette lettre, fait valoir M. Krakovitch. Au premier rang, la "modernité".

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Un train modulable qui veut séduire davantage de clients

Il sera notamment possible de configurer les aménagements intérieurs, transformer une première classe en seconde, et aussi bien d'exploiter sous format Inoui que sous format de Ouigo, le TGV à bas coût, précise-t-il.

La mobilité du TGV M permettra aux personnes handicapées de pouvoir embarquer en complète autonomie, sans qu'il y ait besoin d'assistance quelconque, y compris à l'étage du train, grâce à une plateforme rotative et élévatrice. Les toilettes aussi seront repensées, souligne la SNCF.

Le train pourra également accueillir 740 passagers, soit 20% de plus que les rames actuelles.

L'écologie enfin aura une place de choix dans ce train aux 97% de matériaux recyclables, réduisant de 32% les émissions de CO2, de 20% la consommation d'énergie et de 30% les coûts de maintenance.

Du côté pratique pour les futurs voyageurs, les baies vitrées seront élargies, l'éclairage sera modulable et le système d'air conditionné "plus intelligent", précise-t-on à la SNCF.

Intelligent aussi en matière de connexion, puisque ce train doit offrir aux utilisateurs un service de wifi, de commande à distance, et de réseau internet capable de s'adapter aux innovations.

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Des emplois en pleine crise

Cette présentation intervient dans un contexte difficile pour la compagnie publique, tandis que le confinement et les mesures sanitaires liées au coronavirus ont creusé ses partes après les grèves du mois de décembre 2019.

Il y a deux ans au moment de la signature du contrat, l'humeur était à l'optimisme, avec la mobilisation de "4.000 emplois pendant dix ans dans la filière ferroviaire chez Alstom et chez ses fournisseurs", s'enthousiasmait alors l'ancien PDG Guillaume Pépy.

De même, dix des 12 sites français d'Alstom, avec qui le partenariat pour l'élaboration de ce "TGV du futur" a commencé en 2016, devaient participer, avant la crise, au développement et à sa fabrication.

A la suite du confinement, le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a estimé à 4 milliards d'euros la perte de recettes. L'Etat s'est dit prêt à soutenir l'entreprise financièrement au travers de différents leviers directs et indirects.

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(Avec AFP)