Mediator : les plaintes se multiplient

Par latribune.fr  |   |  446  mots
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Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a assuré ce mardi qu'il y aurait une indemnisation "juste et rapide" des victimes du Mediator, tandis que plus de cent plaintes ont été déposées en justice.

Cent seize plaintes pour homicides et blessures involontaires ont été déposées ce mardi devant la justice française par l'Association des victimes de l'Isoméride et du Mediator (Avim). L'antidiabétique du laboratoire Servier, également utilisé comme coupe-faim, serait responsable selon les études de 500 à 2.000 décès en France dus à des problèmes cardiaques.

Une enquête préliminaire a été ouverte en décembre par le parquet de Paris, choisi par le ministère pour traiter toutes les plaintes nationales, mais les associations veulent obtenir la désignation assez rapide d'un juge d'instruction indépendant.

Le président de l'Avim, Dominique-Michel Courtois, a assuré mardi que des centaines d'autres plaintes de malades ou de proches de victimes décédées allaient suivre. "On va aller de surprise en surprise et on commence à les connaître, c'est-à-dire des dysfonctionnements depuis de nombreuses années dans toutes les structures de contrôle", a-t-il dit à des journalistes.

"C'est ce qui explique que le médicament a pu être vendu sans aucun problème jusqu'en 2009 alors qu'on sait qu'au mieux il n'avait aucun effet et qu'au pire il entraînait les complications cardio-vasculaires que l'on connaît aujourd'hui", a-t-il ajouté.

L'association UFC-Que Choisir a également annoncé qu'elle déposerait plainte contre X à Paris "avant jeudi" pour "mise en danger de la vie d'autrui, homicides et blessures involontaires, tromperie sur la marchandise et sur les risques inhérents du produit", a précisé son président, Alain Bazot.

Lors d'une cérémonie de voeux à son personnel la semaine dernière, Jacques Servier, fondateur du laboratoire, avait estimé que le Mediator n'avait fait que trois morts et que le chiffre de 500 avancé par des études relevait du "marketing". Depuis, Lucy Vincent, directrice générale du laboratoire, a déclaré que "la mort de trois personnes, c'est déjà trop", tout en continuant à contester les études ayant conclu au décès de 500 à 2.000 personnes.

Une demi-douzaine de ministres de la Santé risquent de se voir reprocher leur manque de vigilance. En outre, Nicolas Sarkozy avait conseillé Jacques Servier lorsqu'il était avocat d'affaires. Devenu président, il lui a remis la Légion d'honneur personnellement en 2008.

Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a assuré ce mardi qu'il y aurait une indemnisation "juste et rapide" des victimes du Mediator et que la question serait abordée dès mercredi lors d'une rencontre avec les associations de patients. Répondant à l'Assemblée à une question orale, il a rappelé que la consultation médicale de contrôle des patients ayant pris ce médicament serait "intégralement prise en charge" par l'Assurance maladie, qui "engagera ensuite les actions nécessaires".