Mediator : le guichet d'indemnisation des victimes est ouvert

Par latribune.fr  |   |  284  mots
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Le Fonds d'indemnisation des victimes du Mediator reçoit les dossiers à partir de ce jeudi. Mais, pour les personnes jugées victimes du médicament commercialisé par Servier jusqu'en 2009 et susceptible d'entraîner des déficiences cardiaques, il faudra attendre plusieurs mois avant d'obtenir réparation.

Les victimes du Mediator vont encore devoir s'armer de patience. Si le "Fonds d'indemnisation des victimes du Mediator" est lancé ce jeudi, le traitement des dossiers prendra du temps. Quelques 2.000 demandes auraient déjà été comptabilisées par l'association des victimes et seront déposées au guichet unique de l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales) dans les prochaines semaines.

Le médicament antidiabétique commercialisé par le laboratoire Servier entre 1976 et 2009 aurait fait entre 500 et 2.000 victimes. Souvent prescrit comme coupe-faim, il aurait été utilisé par 2,9 millions de personnes en France pendant plus de trois mois, durée à partir de laquelle les risques cardiaques augmentent.

Deux types de procédure

Après les expertises, menées aux frais de l'Etat, sur chacun des dossiers, l'Oniam devra formuler une demande d'indemnisation auprès du laboratoire Servier dans un délais de trois mois. A l'origine, Servier avait indiqué vouloir consacrer 20 millions d'euros au fonds d'indemnisation.

En cas de refus de l'entreprise, l'organisme public avancera les sommes et pourra engager une action en justice contre le fabricant de médicaments. Quoi qu'il arrive, si cette solution est choisie par la victime présumée pour être indemnisée, elle ne recevra pas son chèque avant un an.

L'autre possibilité pour obtenir réparation serait d'engager une action civile contre les laboratoires Servier, une voie à laquelle les personnes déposant leur dossier auprès de l'Oniam renoncent de fait.

Une procédure pénale reste toutefois ouverte à toute victime présumée. Déjà, 1.500 plaintes ont été centralisées à Paris dans le cadre de l'enquête pour "tromperie aggravée", "homicide et blessures involontaires", et "escroquerie".