Plainte contre le Gardasil le vaccin contre le cancer de l’utérus de Sanofi Pasteur MSD

Par latribune.fr  |   |  755  mots
Une jeune femme de 18 ans a déposé une plainte pénale contre Sanofi Pasteur MSD accusant le Gardasil, ce vaccin contre le cancer du col de l’utérus qu'il fabrique, de provoquer de graves effets secondaires sur le système nerveux central. La plainte vise également l'Agence du médicament.

Nouvelle affaire sanitaire ? Vendredi, une jeune femme de 18 ans a déposé une plainte pénale pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine" contre Sanofi Pasteur MSD et l'Agence du médicament (ANSM), accusant le Gardasil, ce vaccin contre le cancer du col de l'utérus, de provoquer de graves effets secondaires sur le système nerveux central. La plainte a été révélée par Sud Ouest et le Journal du Dimanche (JDD), estime qu'il y a eu "violation d'une obligation manifeste de sécurité et méconnaissance des principes de précaution et prévention".

Marie-Océane et son avocat, Maître Christophe Coubris, reprochent à Sanofi Pasteur MSD de ne pas avoir informé les utilisateurs du Gardasil des risques inflammatoires du système nerveux central alors que les risques ont été identifiées depuis 2009, à la suite d'une déclaration d'effets indésirables. Ils reprochent également l'ANSM de n'avoir pris aucune mesure à l'encontre du laboratoire.

Le laboratoire se défend

Sanofi-Pasteur MSD a démenti de son côté tout lien entre le Gardasil et la survenue de cas de sclérose en plaques. "Les études conduites ne France et dans le monde pour évaluer l'association éventuelle entre la vaccination anti-HPV et la survenue de cas de sclérose en plaques n'indiquent aucune augmentation du risque d'apparition de cette maladie", affirme le groupe dans un communiqué.

Prénommée Marie-Océane, la jeune femme a été vaccinée à 15 ans comme quelque 2,3 millions d'adolescentes françaises ainsi traitées préventivement contre ce cancer touchant près de 3.000 personnes annuellement. Selon son avocat, la jeune vivant à Bayonne a reçu une première injection le 11 octobre 2010, puis une deuxième le 13 décembre. Une vaccination intervenue selon lui après un véritable "tapage médiatique", visant parfois à "culpabiliser" les parents pour qu'ils choisissent ce traitement.

Rappel des faits

Mi-février 2011, des signes cliniques sont apparus, des vertiges et vomissements ayant conduit à son hospitalisation à Dax (Landes), puis en urgence au CHU de Bordeaux, après avoir souffert de pertes momentanées de la vue, de la marche et d'une paralysie faciale. Selon l'avocat, "le diagnostic d'encéphalomyélite aigüe disséminée (une inflammation du système nerveux central, ndlr) ou de sclérose en plaques a été rapidement posé".

Son état s'est ensuite stabilisé en août 2012, mais la jeune fille est souvent fatiguée ce qui gêne sa scolarité, explique encore l'avocat bordelais - déjà en lutte par ailleurs contre l'antidiabétique Mediator et les pilules de 3ème et 4ème génération - qui souligne aussi que Marie-Océane vit désormais "avec l'angoisse constante d'une poussée de sa maladie".

Double expertise

La jeune femme, peut s'appuyer sur une double expertise commandée par la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) d'Aquitaine, qui a conclu à un "lien de causalité" entre l'injection de Gardasil et une "réaction inflammatoire aiguë du système nerveux central", qui après la deuxième injection a "décompensé un processus immunitaire", selon Sud Ouest. La commission a cependant limité l'indemnisation de Marie-Océane à 50% du préjudice, estimant qu'une éventuelle vulnérabilité génétique avait aussi pu jouer.

Sanofi Pasteur MSD conteste 

Des conclusions que conteste Sanofi Pasteur MSD, les estimant en « contradiction avec les données de la littérature scientifique et les avis des autorités de santé nationales et internationales ». Selon le laboratoire, elles s'appuient "uniquement sur la constatation d'une coïncidence temporelle entre la survenue et les symptômes de la maladie et de la vaccination", sans prouver le lien de causalité. Le groupe pharmaceutique regrette que les conclusions les conclusions formulées par les experts de la commission, jettent le discrédit sur le vaccin Gardasil et la vaccination anti-HPV en général.

Pour mettre en cause le vaccin, "il faut regarder si la maladie est plus fréquente chez un groupe de jeunes filles vaccinées que sur un groupe de jeunes filles non vaccinées", a déclaré à l'AFP André Dahlab, directeur adjoint des affaires médicales chez Sanofi Pasteur MSD, or aucune étude n'a jamais établi "d'incidence supérieure", assure-t-il en défendant la thèse de la "coïncidence".

L'utilité du vaccin contre le cancer du col de l'utérus fait débat en France, où des patientes ont déjà saisi des commissions régionales d'indemnisation des accidents médicaux, pour des effets secondaires liés selon elles au Gardasil, lancé en 2006.