Vente de médicaments en supermarché : un "vrai risque pour l'accès aux soins" ?

Par latribune.fr  |   |  302  mots
Un rapport confidentiel de l'Inspection générale des finances, rédigé en mars 2013 mais tenu secret, et dont des extraits ont été dévoilés dans la presse, détaille des mesures de libéralisation des "professions réglementées", et propose notamment de vendre en supermarché des médicaments à prescription facultative, comme par exemple le paracétamol.
Selon un communiqué du Collectif national des groupements de pharmaciens d'officine, la vente de médicaments en grande et moyenne surface (GMS) sera discriminante dans la mesure où ces produits risquent de n'être distribués que dans les milieux urbains.

Le Collectif national des groupements de pharmaciens d'officine (CNGPO), qui représente 12.000 officines, a mis en garde jeudi dans un communiqué contre la vente de certains médicaments (à prescription facultative, comme le paracétamol par exemple) en supermarché, préconisée par un rapport confidentiel de Bercy.

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L'organisation représentative des pharmaciens interpelle ainsi le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg sur "les discriminations et les risques qu'entrainerait la mise en œuvre des propositions du rapport de l'IGF pour les consommateurs".

Distribution en zone urbaine

Selon le communiqué, la vente de médicaments en grande et moyenne surface (GMS) sera discriminante dans la mesure où ces produits risquent de n'être distribués que dans les milieux urbains.

"Ces centrales d'achats pharmaceutiques desservent toutes les pharmacies quelles que soient leurs localisations, urbaine ou rurale, ce qui constitue l'excellence du réseau pharmaceutique de proximité", a déclaré Pascal Louis, président du CNGPO, dans le communiqué. Et d'ajouter:

"Or, force est de constater que les espaces bijouterie, parapharmacie... de la GMS ne sont mis en place que dans les très grandes surfaces, c'est-à-dire essentiellement en milieu urbain. Pourquoi en serait-il autrement pour les médicaments ?"

Une question de sécurité ?

L'organisation affirme par ailleurs que la sécurité du réseau de distribution du médicament est en jeu, et renvoie à une rencontre prochaine à Bercy courant août pour "trouver une solution tenant compte de l'actuelle organisation économique de notre profession".

Pour l'heure, le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg a annoncé pour la rentrée une loi devant s'inspirer de ce rapport, et censée "restituer" 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux ménages via des baisses de prix découlant d'une plus grande concurrence.