Teva, leader mondial des génériques, perd 13 milliards de dollars en Bourse

Par Jean-Yves Paillé  |   |  368  mots
Teva a enregistré près de six milliards de dollars de pertes nettes au deuxième trimestre.
Un vrai coup de semonce pour le champion mondial des médicaments générique qui, lundi, perdait 9,7% de capitalisation; La stratégie du laboratoire israélien, fortement axée sur les ventes de médicaments génériques, ne porte pas ses fruits et est vivement critiquée par les analystes.

Le titre Teva a à nouveau été secoué en Bourse lundi 7 août, le laboratoire pharmaceutique israélien perdait 9,76%, tombant à 18,59 dollars à la Bourse au New York Stock Exchange. Résultat : entre le 2 et le 8 août, la capitalisation boursière de Teva est passée de 31,75 milliards de dollars à 18,89 milliards de dollars.

Cette nouvelle secousse en Bourse s'explique en partie par une note sévère de Morgan Stanley, publiée lundi, qui a baissé ses recommandations sur le titre du groupe. Et ce, à l'instar de Moody's qui avait dégradé vendredi d'un cran la note du laboratoire (de Baa2 à Baa3). Argument mis en avant par la banque américaine : la pression sur le prix des génériques pésera lourd "sur les bénéfices et les dividendes de Teva". Morgan Stanley estime avoir auparavant "sous-estimé ce risque".

La banque fait en outre référence aux résultats catastrophiques du groupe publiés la semaine dernière. Au second semestre, la société israélienne a perdu 5,97 milliards de dollars. La société explique avoir subi une érosion des prix sur les génériques aux Etats-Unis, non compensées par les volumes vendus. La perte est ainsi due notamment aux revenus moins importants qu'espérés d'Actavis, un laboratoire fabricant de génériques racheté par Teva pour 40 milliards de dollars en 2015. Par ailleurs, le groupe devrait faire face à la perte d'un important brevet attendue cette année : celui de la Copaxone, un médicament contre la sclérose en plaques qui lui a rapporté 4,2 milliards de dollars en 2016.

Teva à la recherche d'un nouveau patron ?

Morgan Stanley juge que Teva mettra du temps à se relever de cette mauvaise performance, et que cela grèvera sa capacité à développer de nouveaux relais de croissance.

Pour se relancer, la big pharma  a choisi de réduire la voilure avec la suppression de 7.000 postes dans le monde, et la fermeture d'une quinzaine d'usines sur les deux prochaines années. Le groupe pourrait également changer sa direction. Selon la presse israélienne, Teva espérait s'offrir les services de Pascal Soriot, patron d'Astrazeneca. Mais celui-ci a assuré dans une lettre interne qu'il restera à la tête du laboratoire britannique.