Ces médicaments en vente libre seraient inefficaces... voire dangereux

Par latribune.fr  |   |  384  mots
Le professeur Giroud, auteur de plusieurs ouvrages sur l'automédication, relève que certains de ces médicaments "à proscrire" présentent 10 à 15 contre-indications.
28 médicaments vendus en libre-service sont à proscrire d'après une liste établie par 60 millions de consommateurs. Ces derniers cumulent les additifs indésirables et les nombreuses contre-indications, selon des professionnels de santé, pour un bénéfice très limité voire inexistant.

Dans son dernier hors-série, le magazine 60 millions de consommateurs a recueilli les avis du professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue clinicien reconnu et Hélène Berthelot, pharmacienne, au sujets de 61 médicaments parmi les plus connus en vente libre, utilisés contre le rhume, le mal de gorge, la grippe ou les troubles intestinaux.

Deux professionnels de la santé qui ne sont pas présents dans la base de données publique de transparence santé, où l'on peut voir les cadeaux ou avantages des industriels aux médecins et pharmaciens, et ainsi voir les potentiels conflits d'intérêt.

Sur ces médicaments vus "à la loupe", 28 sont à proscrire, selon le magazine, car il sont un mauvais "rapport bénéfices/risques" en automédication. Treize sont jugés efficaces et sans risque. Pour les autres, l'efficacité est faible ou non prouvée, mais il n'y a pas ou peu d'effets indésirables.

Additifs indésirables, contre-indications trop nombreuses

Parmi ces produits, 60 millions de consommateurs fustigent par exemple le Nurofen rhume et son "association beaucoup trop dangereuse pour traiter un simple rhume" à cause "de nombreuses contre-indications et effets indésirables, et une pléthore d'additifs indésirables". Ou encore l'Actifed Rhume Jour et Nuit dont "l'association paracétamol-pseudoéphédrine-diphénhydramine décuple les risques, déjà nombreux (accidents cardiovasculaires, neurologiques, psychiatriques...)", selon le journal.

Ou encore le Maxilase maux de gorge, "inefficace et dépassé" pouvant provoquer "provoquer des allergies plus ou moins graves (éruptions cutanées, urticaire, œdème de Quincke, bronchospasme)" et les dragées Fuca, un laxatif avec un " rapport bénéfice/risque défavorable".

Les pharmaciens, responsables ?

Le professeur Giroud, auteur de plusieurs ouvrages sur l'automédication, relève que certains de ces médicaments "à proscrire" présentent 10 à 15 contre-indications.

Hélène Berthelot va plus loin cite les cas d'hospitalisations pour hémorragies gastro-intestinales après l'absorption de pastilles pour la gorge. "Les patients en avaient consommé en dose normale (...) Et le pis est qu'il n'y a même pas de signe avant-coureur", a-t-elle déploré.

Cette dernière a reconnu en outre la responsabilité des pharmaciens, "pris entre deux feux", le médical et le commercial. "Ils se rattrapent (en termes de chiffre d'affaires) sur l'automédication. Mais ils peuvent aussi parfaitement sélectionner les bons produits", dit-elle.