Réactions en chaîne : le patron d'AstraZeneca est "sur la sellette", dit Pannier-Runacher

Par Reuters  |   |  443  mots
Agnès Pannier-Runacher. (Crédits : Reuters)
Les réactions se multiplient après la suspension du vaccin par la France pour une durée dépendant du verdict des autorités sanitaires qui, après les échos de nombreux cas d'effets secondaires graves, ont lancé le réexamen du vaccin qu'elles avaient autorisé.

La ministre française déléguée à l'Industrie a estimé mardi que le PDG d'AstraZeneca était sur la sellette en raison notamment des retards de livraison prévus du vaccin contre le COVID-19 du laboratoire anglo-suédois à l'Union européenne.

"Le patron d'AstraZeneca est sur la sellette et il le sait parfaitement", a déclaré sur FranceInfo Agnès Pannier-Runacher.

La difficulté d'AstraZeneca à tenir les délais

Pour mémoire, sur la question des retards de production, il y a moins d'un mois, le jeudi 25 février, le directeur général d'AstraZeneca, Pascal Soriot, avait dit être confiant dans la capacité du groupe pharmaceutique à accroître les rendements de production de son vaccin contre le COVID au deuxième trimestre 2021 afin d'augmenter ses livraisons à l'Union européenne, drastiquement réduites au premier trimestre. Pascal Soriot avait déclaré qu'AstraZeneca prévoyait de livrer des doses à partir de son réseau international, y compris aux États-Unis, afin de pouvoir fournir les volumes initialement agréés dans son contrat signé l'an dernier avec l'UE.

Le directeur général d'AstraZeneca avait également confirmé devant les députés européens que le groupe "ferait tout son possible pour livrer 40 millions de doses" de son vaccin à l'UE d'ici la fin mars, soit moins de la moitié de la quantité promise au départ (90 millions de doses).

Véran dit espérer un verdict de l'EMA sur le vaccin d'ici jeudi

Les réactions se sont enchaînées ce matin, avec la déclaration du ministre français de la Santé, Olivier Véran, qui a dit espérer un verdict de l'Agence européenne des médicaments (EMA) d'ici jeudi sur le vaccin contre le COVID-19 d'AstraZeneca, dont l'usage est désormais suspendu dans plusieurs pays européens.

S'exprimant sur BFMTV, il a ajouté souhaiter reprendre la campagne de vaccination en France le plus vite possible.

La validation du vaccin d'AstraZeneca n'a pas été précipitée, dit Fischer

Cependant, ce même mardi, Alain Fischer, président du conseil d'orientation sur la stratégie vaccinale, déclarait que les autorités européennes n'ont pas validé de manière trop rapide le vaccin anti-COVID d'AstraZeneca, malgré sa suspension dans de nombreux pays, dont la France.

"Il n'y aucune raison de dire qu'on a été trop vite", a dit Alain Fischer sur France Inter, justifiant la suspension de ce vaccin par précaution en raison d'un nombre "tout petit" de cas "atypiques" d'effets secondaires indésirables, essentiellement dans d'autres pays que la France. "L'efficacité avait été démontrée."

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