Un an de Covid : la France face au risque d'une troisième vague

FOCUS DATA. Le 17 mars 2020, le gouvernement prend conscience de la gravité de la pandémie qui arrive à grande vitesse et impose un premier confinement. Un an plus tard, la crise sanitaire est loin d'être terminée malgré la protection promise par la campagne de vaccination - qui prend du retard avec la controverse sur le produit d'AstraZeneca. Etat des lieux en trois graphiques avant une possible troisième vague et le conseil de défense décisif de mercredi.
Depuis le début de l'épidémie, le Covid-19 a fait plus de 90.000 morts en France.
Depuis le début de l'épidémie, le Covid-19 a fait plus de 90.000 morts en France. (Crédits : Handout / Latin America News Agency via Reuters Connect)

Le 17 mars 2020, la France entrait dans son premier confinement. « Nous sommes en guerre », martèle Emmanuel Macron livide devant les Français. Un an plus tard, les chiffres sanitaires et économiques donnent le tournis, les Français sont épuisés, et la crise est encore là. Seule lumière au bout du tunnel : la vaccination.

90.000 morts en France

Depuis le début de l'épidémie, plus de 90.000 Français sont morts du Covid-19 dans les hôpitaux et les établissements de type Ehpad, dont 64.835 à l'hôpital, selon les chiffres publiés le 12 mars par l'agence sanitaire Santé publique France.

Au total, plus de 4 millions de Français ont été contaminés en un an, soit près de 6% de la population. Alors que l'été 2020 avait permis de souffler un peu après la première vague entre mars et mai, la violence de la deuxième vague qui a frappé le pays début septembre a forcé le gouvernement à imposer de nouvelles restrictions dès fin octobre. Le Conseil Scientifique indiquait alors dans une note du 28 octobre « une accélération importante du nombre de nouveaux cas journaliers, de type quasi exponentielle (autour de 50.000 cas diagnostiqués, correspondant probablement à 80.000 - 100.000 infections réelles par jour, compte tenu d'une proportion importante de cas non diagnostiqués) ».

L'arrivée de la troisième vague

Depuis, malgré la mise en place d'un couvre-feu à 18 heures généralisé à l'ensemble du territoire ainsi que d'un confinement le week-end dans les zones où le taux d'incidence (nombre de personnes infectées sur une semaine, dans une population de 100.000 habitants) est le plus élevé, la pression sur le système de santé continue de s'accentuer. Le nombre de nouveaux cas de contaminations s'est élevé à 25.229 le 12 mars, contre 27.166 la veille et 23.507 une semaine plus tôt.

Made with Flourish

Principal responsable de cette nouvelle vague, le variant britannique frappe notamment le nord de la France et la région parisienne et représente désormais près de 7 cas sur 10 de Covid-19 en France. En effet, sur les 21.360 nouveaux cas détectés le 9 mars 2021, 69,2% correspondaient au variant britannique, et seulement 17,1% des contaminations étaient des cas de Covid-19 de la souche classique, selon les données consolidées par le site Covidtracker.

variant

Résultat, le nombre de patients en réanimation grimpe en flèche, saturant les hôpitaux d'Île-de-France (1.034 patients le 10 mars selon l'Agence régionale de santé (ARS) pour « moins de 1.050 » lits disponibles). L'exécutif commence ainsi à effectuer des transferts de malades pour les soulager. De plus, le gouvernement, qui a jusqu'ici évité le confinement le week-end en région parisienne, est prêt à prendre de nouvelles mesures. « Nous devons nous tenir prêts parce que la situation est très préoccupante », a indiqué dans ce sens le Premier ministre lors d'une visite à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, le 12 mars.

Taux d'occupation en France des lits en réanimation

-

000

-

Source : ministère de la Santé

 « Nous aurons à prendre dans les jours qui viennent sans doute de nouvelles décisions » pour lutter contre l'épidémie de Covid, a indiqué lundi Emmanuel Macron, en revendiquant des restrictions prises « de manière adaptée et proportionnée ». Interrogé sur un possible reconfinement de l'Île-de-France, où les services hospitaliers de réanimation subissent une forte pression, le chef de l'Etat a appelé à regarder « la réalité de l'épidémie, ville par ville, territoire par territoire: c'est ce que nous faisons », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Montauban.

« Nous avons tous à concilier plusieurs dimensions de la vie de notre nation: protéger les plus faibles, (...) protéger notre système de santé, protéger contre la détresse qui va avec le fait d'être isolé, (...) protéger en éduquant nos enfants et nos jeunes qui en ont besoin, protéger en permettant aussi à la vie économique et sociale de se poursuivre », a poursuivi Emmanuel Macron, en faisant valoir que « c'est cet ensemble qu'il faut à chaque instant, constamment, prendre en considération de manière adaptée et proportionnée ». « Le maître du temps, c'est le virus, malheureusement », a encore souligné le président de la République, qui a indiqué avoir par ailleurs « demandé au gouvernement de travailler pour que, dans les prochains jours, nous puissions redonner de la visibilité à nos concitoyens sur le calendrier ».

Lire aussi : Troisième vague de Covid hors de contrôle: Pécresse prête au reconfinemement de l'Île-de-France

Une campagne de vaccination trop lente

Seul espoir de sortie de crise : le vaccin. Cependant, pour l'instant, la campagne de vaccination, tributaire des approvisionnements limités, ne permet pas à ce stade d'envisager un soulagement dans les hôpitaux. Au 13 mars, 5 millions de Français ont reçu une première dose de vaccin - soit près de 8% de la population -, et près de 7,3 millions d'injections ont été réalisées.

Made with Flourish

En comparaison, 25,7 millions de britanniques ont reçu une première dose de vaccin, soit près de 4 personnes sur 10. Et pour cause, l'ensemble de l'Union européenne est en retard par rapport aux autres pays sur sa campagne de vaccination puisqu'elle a d'abord attendu l'examen complet de l'Agence européenne du médicament avant d'autoriser les vaccins à circuler sur le territoire. Au contraire, de l'autre côté de la Manche, les autorisations ont été délivrées en urgence. De plus, la Commission européenne, a fait le choix de négocier avec les laboratoires pour que ceux-ci soient responsables juridiquement pour les effets secondaires des vaccins, ce qui n'est pas le cas du Royaume-Uni. L'approche des vingt-sept est ainsi plus prudente mais plus lente.

Néanmoins, le rythme des livraisons de doses de vaccins devrait s'accélérer dans les deux prochaines semaines pour dépasser les 2 millions hebdomadaires, a déclaré Agnès Pannier-Runacher le 8 mars. La ministre déléguée chargée de l'Industrie a par ailleurs assuré que l'engagement de vacciner tous les Français qui le souhaitent à l'été prochain sera tenu. Une utopie alors que les laboratoires multiplient les annonces de retard de livraison ?

AstraZeneca - dont le vaccin vient d'être suspendu en France, en Allemagne et dans treize autres pays européens - avait en effet annoncé le 12 mars qu'il ne visait plus désormais que 30 millions de doses livrées à l'UE d'ici fin mars alors que le contrat signé avec l'UE en prévoyait 90 millions et qu'il en évoquait 40 millions le mois dernier. De son côté, Johnson & Johnson a informé, trois jours plus tôt, l'Union européenne qu'il pourrait avoir du mal à tenir son engagement contractuel de livraison de 55 millions de doses de son vaccin au deuxième trimestre, selon un responsable européen.

Commentaires 20
à écrit le 16/03/2021 à 16:46
Signaler
Je ne sais pas si M. Macron était livide quand il a annoncé que nous étions en guerre, je ne l'ai pas regardé. Mais tout ce que je peux écrire, c'est qu'il a raison d'être livide aujourd'hui tant sa gestion de la pandémie et sa stratégie de guerre so...

à écrit le 16/03/2021 à 13:21
Signaler
Troisième confinement + des "variants" qui émergent comme les boutons d'acné sur un visage d'adolescent, posent la question de la stratégie politico/sanitaire. Revenir aux fondamentaux, c'est se poser la question de la vie, qui inclut la mort et que...

à écrit le 16/03/2021 à 12:40
Signaler
"« L’exemple de manipulation le plus abouti me semble-t-il a été de parvenir à faire croire malgré la diminution rapide des décès, puis des malades, à l’augmentation de la dangerosité de ce virus de façon à ce que de plus en plus de personnes se sent...

le 16/03/2021 à 13:17
Signaler
Merci beaucoup, heureusement qu'il y a encore nombreux européens à sauver l'honneur au sein de l'UERSS, empire prévu pour durer mille ans. Mais ça ne devrait pas durer aussi longtemps heureusement. Enfin espérons le parce que dictature financière nou...

à écrit le 16/03/2021 à 11:15
Signaler
Ce gvt a sauté à pieds joints dans le projet des ..mondialistes, cad ne pas traiter avec les molécules anciennes qui fonctionnent mais les écarter en les chargeant de discrédit, choisir de faire durer cette fausse pandémie pour éteindre l' économie a...

le 16/03/2021 à 11:35
Signaler
Erratum, juillet 2020 bien sûr.

le 17/03/2021 à 4:56
Signaler
Grand reset, dites-vous ? Croyez vous une seconde que l'Asie, Chine en premiere acceptera un gvt mondial ? Ne lisez plus la presse conspirationniste, c'est du fantasme, rien d'autre. Si vous avez un jardin, allez biner les poireaux, c'est le moment...

le 17/03/2021 à 8:59
Signaler
@matins calmes Ne lisez plus la presse conspirationniste, je ne la lis pas je lis le bouquin de Schwab Malleret sorti en m^me temps que le début de la pandémie?! et je les laisse parler, c ' est au grand jour, ils ne se cachent même plus ...

le 17/03/2021 à 9:01
Signaler
@ matins calme , La Chine une des civilisations les plus anciennes du monde , les Chinois sont prêts à accepter tout pour l’argent et l’avance technologique comme les Hébreux .le grand reset est une alliance. Le résultat réel parle de lui- même. C...

à écrit le 16/03/2021 à 11:08
Signaler
Une troisième vague ,alors que tout est fermé depuis des mois avec un confinement puis un couvre -feu à 18H00 ,avec masque ,gel ,confinement et compagnie .Ah,ah .Et depuis 15 jours que l'on nous prépare psychologiquement dans les médias à un reconfin...

à écrit le 16/03/2021 à 11:00
Signaler
Alarme bidon comme depuis toujours sur cette fausse pandémie, on utilise des tests PCR au-dessus de 25 qui détectent massivement des cas, on exagère les chiffres avec des reportages bidons et on surjoue ensuite le sketch. Tout ça...

à écrit le 16/03/2021 à 10:44
Signaler
Foutu pays gouverne par des ronds de cuir. Chacun ouvre son parapluie, resultat final : RIEN. Ne vous etonnez pas, ca fait 40 ans que ca dure. En 22 votez mieux.

à écrit le 16/03/2021 à 9:41
Signaler
Cette soi-disante "crise sanitaire" est fabriquée par des gens qui refusent de comprendre que nos aieuils ne sont pas éternels. Comme dit Macron, "nous sommes en guerre", oui, nous sommes en guerre contre les lois de la nature ! Nous nous battons con...

le 17/03/2021 à 9:19
Signaler
Question: Que gagne la Tribune à laisser s'exprimer tout et n'importe quoi ? est-ce démontrer ou situer le " qualitatif " afin de négocier au plus juste les encarts publicitaire ? je crains la mauvaise pioche.

à écrit le 16/03/2021 à 9:07
Signaler
Les Agences Nationales de Santé font n'importe quoi depuis le début de cette épidémie. Elles consomment de nos impôts et démontrent qu'elles sont gravement nuisibles. Dissolvons les ARS, et remplaçons-les par des réseaux de médecins Qui Pratiqu...

à écrit le 16/03/2021 à 8:59
Signaler
Visiblement, il n'y a pas que Brice de Nice qui attend la vague...

à écrit le 16/03/2021 à 8:45
Signaler
Tout comme on nie la meilleure solution à cette crise qu'aurait été de mettre seulement les personnes fragiles à l'abri, on ne nous parle pas des chiffres des morts du covid, moyenne d'âge de 84 ans et pour 90% des gens en état de comorbidité ou plus...

à écrit le 16/03/2021 à 8:39
Signaler
90000 mort sur 600000 annuel, j’appellerais cela une vaguelette. Il faut se rendre compte que la France est paralysée depuis un an pour une raison d'intérêts général, alors que la mortalité concerne moins de 0,1% de la population. Je remarque que seu...

à écrit le 16/03/2021 à 8:33
Signaler
30 ans sans investir dans notre système de santé, dans notre police, notre justice, nos prisons, et pourtant nous sommes les champions du monde de la fiscalité. L'état accapare 60 % de la richesse nationale , ou va cet argent? Nous avons une politiqu...

le 16/03/2021 à 10:52
Signaler
BA, les prestations sociales sont le verso de la politique économique en capitalisme financier dans une république encore un peu démocratique. Quel sens cela a de garantir des marges plutôt que de la valeur ajoutée ? c'est oublier que n'importe quell...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.