Nouveau coup de canif d'AstraZeneca dans le programme de vaccination de l'UE

Par AFP  |   |  557  mots
(Crédits : DADO RUVIC)
Le laboratoire reconnaît des problèmes sur sa chaîne de production de vaccins en Europe et annonce avoir mis à contribution son réseau international pour combler le retard. Fin janvier, déjà, le géant pharmaceutique anglo-suédois allié à l'Université d'Oxford avait provoqué la colère des dirigeants européens pour des raisons semblables, sans parler du soupçon de favoritisme à l'égard du Royaume-Uni...

Le géant pharmaceutique AstraZeneca a reconnu de nouvelles difficultés de production en Europe pour les doses promises à l'UE, mais la Commission européenne s'est montrée mercredi malgré tout confiante sur les livraisons des prochains mois.

Le fabricant a indiqué mardi soir qu'il devrait avoir recours à des sites étrangers pour tenir ses promesses de livraison à l'Union européenne au deuxième semestre.

180 millions de doses promises à l'UE au second semestre

AstraZeneca "travaille à augmenter la productivité dans sa chaîne logistique dans l'UE", et va utiliser "sa capacité mondiale afin d'assurer la livraison de 180 millions de doses à l'UE au second semestre", a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe britannico-suédois.

"Environ la moitié du volume attendu doit provenir de la chaîne logistique dans l'UE", et le reste proviendra du réseau international de la firme, a précisé le porte-parole.

Cette annonce intervient après une controverse sur les livraisons du vaccin AstraZeneca-Oxford à l'Union européenne au premier trimestre 2021, qui a provoqué des tensions entre l'UE et le groupe pharmaceutique.

Un sommet européen extraordinaire se tiendra jeudi en visioconférence, consacré à notamment à la crise sanitaire.

À la Commission, von der Leyen choisit l'attitude optimiste

À la veille de cette rencontre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est voulue malgré tout optimiste dans une interview au quotidien régional allemand Augsburger Allgemeine.

"Les fabricants de vaccins sont nos partenaires dans cette pandémie" et, si de nouvelles questions sont toujours à l'ordre du jour, "nous (les) résolvons généralement à l'amiable", a-t-elle déclaré.

Elle a jugé "préférable de travailler avec les entreprises (...) à l'amélioration de la production mondiale" de vaccins.

Elle s'est aussi dite convaincue que, malgré les difficultés des dernières semaines, la situation liée à la pandémie allait "s'améliorer sensiblement" en raison du nombre croissant de livraisons de vaccins.

Soupçon de traitement de faveur réservé au Royaume-Uni

Avant l'approbation du vaccin par l'UE à la fin janvier, le groupe anglo-suédois allié à l'université britannique d'Oxford a suscité la colère parmi les dirigeants européens en annonçant qu'il ne serait pas en mesure de tenir son objectif de livrer 400 millions de doses à l'Union en raison de l'insuffisance de ses moyens de production dans l'UE.

L'affaire a aussi causé une tension diplomatique avec la Grande-Bretagne, qui a définitivement quitté le bloc européen, Bruxelles accusant implicitement AstraZeneca de réserver un traitement préférentiel à la Grande-Bretagne au détriment de l'UE.

Le gouvernement britannique a immunisé des millions de personnes avec le vaccin AstraZeneca à partir de la fin de 2020. Mais la compagnie n'a commencé à livrer l'UE qu'au début de février 2021, après que le régulateur européen des médicaments a pris son temps pour recommander son utilisation.

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Le vaccin contre le Covid-19 AstraZeneca "n'est pas un vaccin de seconde zone", a assuré la semaine dernière le Pr Alain Fischer, le "monsieur vaccin" nommé par le gouvernement français, alors que ce vaccin a récemment provoqué des réactions parfois fortes chez les patients jeunes.

En Allemagne, des médecins et responsables de santé publique ont lancé un appel pour que ce vaccin, moins cher et plus facile à stocker, soit davantage utilisé.