Vaccination chaotique : l'UE avoue ses erreurs

"Nous ne sommes pas là où nous voudrions être dans la lutte contre le Covid" : ce mercredi matin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a opéré un mea culpa en règle, sans doute unique dans les annales de la Commission, en nommant explicitement les trois grands fautes commises par la Commission dans le démarrage chaotique de cette campagne de vaccination. Finissant son discours par une vive défense du dispositif de centralisation des commandes de vaccins, elle ajoute, mine de rien, quelques nouveaux correctifs. Qui auraient dû plus logiquement figurer dans la liste des erreurs commises...
Von der Leyen à son arrivée à la Commission européenne pour faire son discours ce mercredi 10 février 2021 sur les erreurs commises par la Commission dans le lancement à l'échelle européenne de la campagne de vaccination anti-Covid.
Von der Leyen à son arrivée à la Commission européenne pour faire son discours ce mercredi 10 février 2021 sur les erreurs commises par la Commission dans le lancement à l'échelle européenne de la campagne de vaccination anti-Covid. (Crédits : Reuters)

> Le dossier : La course aux vaccins

Ursula von der Leyen a reconnu mercredi des défaillances de la part de l'Union européenne dans la lutte contre le coronavirus en admettant que le bloc avait pris du retard dans la campagne de vaccination.

Van der Leyen se prend les pieds dans le tapis irlandais

La présidente de la Commission européenne était invitée à s'exprimer devant les eurodéputés après avoir été vivement critiquée sur deux points:

- d'une part, la lenteur de la distribution des vaccins contre le COVID-19, dont elle a coordonné les achats, et,

- d'autre part, le contrôle des exportations de vaccins de l'Irlande vers l'Irlande du Nord, auquel elle a quasi immédiatement renoncé face aux réactions scandalisées aussi bien à Londres qu'à Dublin et Belfast sur le rétablissement d'une frontière physique sur l'île.

Von der Leyen admet et liste les erreurs commises par la Commission

Avec les retards de livraisons et les passes d'armes avec les laboratoires, notamment AstraZeneca, Ursula von der Leyen a déclaré que 26 millions de doses de vaccins avaient désormais été réparties entre les 27 pays de l'UE et que 70% des adultes européens devraient avoir été vaccinés d'ici la fin de l'été.

"Et cependant, c'est un fait que, aujourd'hui, nous ne sommes pas là où nous voudrions être dans la lutte contre le coronavirus", a-t-elle dit devant le Parlement européen.

La présidente de la Commission, qui veut aller au bout de son mea culpa, dresse la liste des erreurs commises par la Commission :

  • "Nous avons été en retard avec l'approbation (des vaccins).
  • "Nous avons été trop optimistes sur la production de masse.
  • "Et peut-être avons nous eu aussi trop de certitudes sur le respect des délais, sur le fait que les commandes seraient effectivement livrées dans les temps", a-t-elle ajouté.

Lire aussi : Vaccination: face au retard mondial, gouvernements désemparés et scientifiques divisés

La présidente de la Commission a aussi admis qu'une succession d'erreurs avait conduit à la décision de contrôler les exportations de vaccins entre la République d'Irlande (Union européenne) et l'Irlande du Nord (Royaume-Uni).

"Je le regrette profondément", a-t-elle déclaré, promettant que l'exécutif européen ferait tout son possible pour préserver la paix en Irlande du Nord.

Von der Leyen défend la centralisation des commandes de vaccins

Ursula von der Leyen a néanmoins défendu la centralisation des commandes de vaccins par la Commission, qui a ainsi évité selon elle une situation injuste dans laquelle quelques grands pays auraient pu profiter de leur puissance pour s'octroyer les doses disponibles.

Elle a aussi jugé que l'UE ne pouvait pas se permettre de précipiter ses procédures de validation de vaccin, quitte à ce que cela lui fasse perdre trois ou quatre semaines sur d'autres pays.

L'UE va mettre en place un nouveau réseau d'essais cliniques afin de fournir plus rapidement des données aux autorités de régulation, et va constituer aussi un groupe de travail chargé d'accélérer la production de vaccins, a annoncé la présidente de la Commission.

En creux, au vu des améliorations qu'elle vient d'annoncer, van der Leyen aurait sans doute pu rallonger quelque peu la liste des erreurs de l'institution qu'elle préside.

Lire aussi : CARTE. La course à la vaccination en Europe, par pays

Commentaires 7
à écrit le 11/02/2021 à 11:53
Signaler
Citoyen de 76 ans habitant l'Oise dans les hauts de France. Après trois tentatives de rendez-vous via les systèmes préconisés par santé.fr. et toutes annulées. Néanmoins nous savons que les passe droits ont bien fonctionner pour des Français qui n'av...

à écrit le 11/02/2021 à 9:31
Signaler
Le nec plus ultra pour le dépistage est le test annal.Pratiqué en Chine. Sachant que nous disposons malheureusement d'un nombre limité d'orifices, je propose que non seulement nous portions un masque, mais aussi des couches(FF pet 2) et des caches o...

à écrit le 11/02/2021 à 8:36
Signaler
Un consortium européen financier par définition est totalement dépossédé de la moindre puissance politique, tant que les dirigeants politiques sont en dessous des dirigeants économiques ces premiers ne servent absolument à rien si ce n'est meubler le...

à écrit le 10/02/2021 à 19:58
Signaler
L'Albion Perfide. Comme toujours.

à écrit le 10/02/2021 à 19:07
Signaler
La frontière avec l'Irlande du Nord est un vrai problème pour lequel une solution bâtarde a été trouvé. Il reste que c'est une solution bâtarde qui va revenir en boomerang à la face du RU et de l'UE. Des "Bloody Sunday" en puissance.

à écrit le 10/02/2021 à 18:50
Signaler
Le vrai problème avec ce virus, ce n’est pas qu’il se répand encore plus vite que la vérole dans le bas clergé breton, mais c’est qu’il donne des ailes aux Tartuffes. Et que quelles que soient les décisions prises, elles sont jugées comme mauvaises ...

à écrit le 10/02/2021 à 18:01
Signaler
Elle a de fait agi comme il fallait pour les interets de l'UE mais est tombé dans un piège de comm tendu par BOJO et les brexiters . Car face au vaccin et face à un pays sorti de l'UE , la paix en Irlande n'est pas notre problème et on le laisse à ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.