100% d’électricité verte en 2050 ? L'Ademe dévoile son scénario

Par latribune.fr  |   |  412  mots
Dans son cas de référence à 100%, l'étude répartit la consommation d'énergie entre 63% d'éolien, 17% de solaire, 13% d'hydraulique et 7% de géothermie et thermique renouvelable.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie a étudié 14 variantes de mix-électriques, avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40%, 80%, 95% et 100%. La publication de l'étude, prévue pour janvier, avait été reportée.

"Une hypothèse, jusqu'ici impensable pour la majorité des acteurs en France, devient une hypothèse techniquement possible."

C'est, selon le président de l'Ademe, Bruno Lechevin, le principal enjeu du scénario dévoilé jeudi 22 octobre par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, dessinant le profil d'une France avec une électricité 100% issue des énergies renouvelables en 2050.

La publication du rapport, initialement prévue dans sa version provisoire pour début 2015, soit en plein débat parlementaire de la loi sur la transition énergétique, avait été reportée en raison d'"hypothèses à retravailler". L'un des points de frictions pendant les discussions portait en effet sur la trajectoire de réduction de la part du nucléaire (75% aujourd'hui) dans le mix-électrique du pays et la montée en puissance des renouvelables (40% du mix-électrique en 2030, selon la loi).

Polémique autour de l'utilisation politique de l'étude

Cet ajournement avait suscité la polémique, avant d'être contourné par Médiapart qui avait finalement dévoilé le contenu de l'étude en avril. Les écologistes l'avaient d'ailleurs mise en avant pour pousser le gouvernement à aller plus loin dans la loi.

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Aujourd'hui, dans la présentation de la version finale de l'étude, Bruno Lechevin tient néanmoins toujours à insiste très fortement sur le fait que cette étude n'est pas un "scénario politique" mais "une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire".

119 euros le mégawattheure (MWh)

L'étude présente donc 14 variantes de mix-électriques, avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40%, 80%, 95% et 100% en fonction de critères d'appropriation sociétale, de coûts des énergies, d'accès au financement ou encore de maîtrise de la demande.

Dans son cas de référence à 100%, l'étude répartit la consommation d'énergie entre 63% d'éolien, 17% de solaire, 13% d'hydraulique et 7% de géothermie et thermique renouvelable, comme dans sa version provisoire révélée en avril. Dans ce scenario, le mégawattheure consommé coûte 119 euros, contre 117 euros pour celui avec 40% d'énergies renouvelables, associé à 55% de nucléaire et 5% d'énergies fossiles.

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L'étude conclut que, pour atteindre un maximum d'énergies renouvelables, une meilleure maîtrise de la demande d'électricité est une "condition essentielle".

De même, le coût des technologies "doit continuer à baisser" et "l'acceptabilité est cruciale", prévient l'Ademe.