Dans un contexte de crise financière et de craintes sur la croissance, le prix du baril a chuté de plus de 10 dollars en une semaine. Mercredi, Eric Besson a demandé aux professionnels de la distribution de carburant de répercuter cette baisse sur les prix à la pompe avant la fin de la semaine. Les Français, qui sont nombreux à prendre la route pendant le week-end du 15 août, pourraient profiter de "4 ou 5 centimes d'euro du litre de baisse de carburant", selon Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP). Pour lui, la baisse se fera "graduellement dans les dix à douze jours qui sont devant nous".

Total avait fait l'objet d'une controverse en juillet, au moment où les prix du carburant repartaient à la hausse. Il était accusé de ne pas répercuter les baisses des cours dans les mêmes proportions que les hausses, ou encore dans les mêmes délais. Christophe de Margerie, PDG du groupe, avait alors déclaré qu'il s'était "engagé vis-à-vis de Bercy à répercuter les prix du pétrole à la pompe. Sans provocation, le problème c'est qu'on va continuer à le faire et donc ça ne va pas faire plaisir". Le patron s'était déjà fait mal voir des Français en avril en jugeant inévitable que le litre de super grimpe à 2 euros. Nicolas Sarkozy avait réagi vivement en qualifiant ces propos d'"indécents" et en prévenant : "je vais m'occuper de lui". Un rapport de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) a cependant conclu en faveur du pétrolier sur la répercussion des prix.

Une porte-parole de Total a répété mercredi que "Total s'est engagé à répercuter les hausses ou les baisses du prix du baril du pétrole, mais il faut un certain temps de lissage". De son côté, Alexandre de Benoist, délégué général de l'Union des importateurs indépendants pétroliers (stations Carrefour, Casino, Cora et Auchan), a déclaré : "avant la fin de la semaine, les automobilistes verront de manière très pratique et significative cette baisse".