Areva s'engage à ne pas supprimer de postes... en France

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  421  mots
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Convoqué par le ministre de l'Economie, le patron du groupe nucléaire a assuré qu'il ne prévoyait pas de suppressions de postes, alors que l'AFP affirme qu'il en envisage plus de 1.000. Mais le groupe envisagerait des réductions d'effectifs à l'étranger, selon les déclarations du ministre ce mercredi.

Areva ne supprimera pas de postes en France. La direction l'a assuré à l'État actionnaire. Convoqué en urgence mardi après-midi par les ministres de l'Économie et de l'Industrie, François Baroin et Éric Besson, le président du directoire du groupe nucléaire tricolore, Luc Oursel, en a pris l'engagement, selon François Baroin. Il n'y aura « aucune suppression de postes, aucun plan de départ volontaire et aucun impact sur les sites français », a assuré le ministre. Luc Oursel n'a fait aucun commentaire. Selon l'AFP, qui citait lundi des sources proches du dossier, le plan stratégique, qui sera présenté le 12 décembre au conseil de surveillance du groupe, prévoyait 2.700 à 2.900 suppressions de postes, dont plus de 1.000 en France. Une information démentie « catégoriquement » dans la foulée par le groupe. La direction veut-elle néanmoins de ce projet ? Le plan stratégique n'est pas finalisé. Il n'a donc pas été examiné ni en conseil d'administration ni en comité exécutif.

Pour autant, les syndicats d'Areva se sont déclarés choqués par les révélations de l'AFP. « Notre actionnaire [l'État détient directement ou indirectement 87 % d'Areva, Ndlr] a décidé que le nucléaire devait être une entreprise rentable comme les autres, cela a forcément des conséquences sur les décisions d'investissements et sur le social », a déploré Patrick Lescure de la CGT.

Suppressions de postes possibles à l'étranger notamment en Allemagne

Ce mercredi, le ministre de l'Industrie Eric Besson a reconnu que des suppressions de postes chez Areva sont possibles à l'étranger. "Il n'y aura pas de suppression de poste en France", a-t-il indiqué sur RMC. Mais prié de dire si de telles mesures étaient possibles hors de l'Hexagone, le ministre a répondu : "A l'étranger, c'est possible, mais c'est assez cohérent, les questions qui se posent pour Areva, c'est l'Allemagne."

Lourds investissements

Arrivé aux manettes cet été à la place d'Anne Lauvergeon, Luc Oursel veut adapter Areva aux nouvelles perspectives du marché nucléaire mondial après la catastrophe de Fukushima. Le groupe doit ainsi réviser à la baisse ses perspectives de marché. Luc Oursel veut en profiter pour améliorer la performance opérationnelle et financière du groupe, après les lourds investissements sous l'ère Lauvergeon. Il déplorait récemment que « sur les 10 milliards d'euros investis ces dernières années, seulement 4 milliards provenaient des capitaux propres, le reste ayant été financé par endettement, augmentation de capital et cessions d'activités ».