Areva aurait été escroqué lors du rachat d'Uramin

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  300  mots
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Areva aurait été victime d'une escroquerie lors du rachat en 2007 de la société minière Uramin pour 1,7 milliard d'euros, selon l'auteur d'un rapport confidentiel sur cette acquisition.

Marc Eichinger, qui dirige la société de conseil Apic et déclare avoir rédigé en 2010 un rapport confidentiel sur le rachat d'Uramin commandé par la direction de la protection du patrimoine d' Areva, affirme au Parisien de ce vendredi avoir recueilli "des éléments très troublants sur une OPA extrêmement douteuse".

Evoquant une escroquerie qui pourrait avoir été facilitée par des complices au sein du groupe, il indique notamment que, pour évaluer les réserves d'Uramin, "Areva n'utilise que des documents proposés par la société (américaine) SRK... rémunérée par le vendeur". "Aucune équipe d' Areva n'est dépêchée sur place, Areva ne demande même pas une expertise indépendante au Bureau de recherche géographique et minier contrôlé par l'Etat", ajoute Marc Eichinger. Il évoque également "un soupçon de délit d'initié" et "au final, un prix excessif payé par Areva ".

Le groupe nucléaire a dû enregistrer au total près de 1,9 milliard d'euros de provisions pour tenir compte de la perte de valeur des actifs d'Uramin, consécutive notamment à des réserves d'uranium nettement moins importantes que prévu et à une chute des cours du combustible après la catastrophe nucléaire japonaise de Fukushima.

Fin 2011, le groupe a annoncé la constitution d'un comité, composé de trois membres indépendants du conseil de surveillance, "afin d'examiner les conditions d'acquisition et d'exploitation d'Uranim et d'en tenter des enseignements pour le groupe". Cet actif avait été acquis sous la présidence d'Anne Lauvergeon, remplacée par Luc Oursel en juin dernier.

Une porte-parole d' Areva n'a pas souhaité commenter ces informations, qui interviennent sur fond de conflit entre Anne Lauvergeon et son ancien employeur sur le versement de ses indemnités de départ.