Nucléaire : 15 dysfonctionnements potentiellement graves signalés dans les centrales américaines

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  430  mots
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Un groupe d'experts indépendants américains a détecté en 2011 quinze dysfonctionnements sur 13 des 104 réacteurs nucléaires en service aux Etats-Unis dont les conséquences seraient potentiellement graves, dans un rapport publié mardi.

Ce document de l'Union of Concerned Scientists (UCS) examine en détail des "problèmes graves évités de justesse" et évalue la réponse de la Commission américaine de réglementation nucléaire (Nuclear Regulatory Commission ou NRC) dans chacun de ces cas. "Dans la mesure où les inspections de la NRC ne peuvent révéler qu'une fraction des problèmes existants, il est essentiel que celle-ci y réponde efficacement", soulignent les experts.

"Le rapport montre qu'un grand nombre de ces défaillances se sont produites parce que les propriétaires des centrales ont toléré des problèmes connus ou ont pris des mesures insuffisantes pour les corriger", jugent-ils. Ainsi, dans la centrale d'Oconee en Caroline du Sud (sud-est), les services d'entretien ont découvert en 2011 qu'un système de refroidissement de secours du coeur des réacteurs installés en 1983 n'aurait jamais fonctionné en cas de nécessité puisque les coupe-circuits étaient mal réglés. L'UCS fait le rapprochement entre la centrale d'Oconee et celle de Three Mile Island en Pennsylvanie (est) dont l'un des deux réacteurs, en 1979, avait subi une fusion partielle en raison d'un dysfonctionnement du système de refroidissement.

Le rapport dénonce également les centrales nucléaires de Braidwood et de Byron dans l'Illinois (nord). Dans ces centrales, le personnel d'entretien a, depuis 1993, institué une pratique qui consiste à détourner de l'eau des circuits vitaux de refroidissement des réacteurs pour l'utiliser dans des pompes auxiliaires. Cette pratique visait à ne pas utiliser les eaux non traitées d'un lac afin de réduire la corrosion. Mais en cas d'urgence, le système de refroidissement n'aurait pas pu fonctionner normalement en raison d'un manque d'eau, soulignent les experts de l'UCS.

27 réacteurs ne résisteraient pas suffisamment à un séisme

Malgré le fait que les autorités aient fait corriger la plupart de ces défaillances, elles laissent fonctionner 47 réacteurs dont des violations connues aux réglementations pour la protection contre l'incendie remontent à 1980, déplore le rapport de l'UCS.

Cette commission n'empêche pas davantage 27 réacteurs de rester en service même si leurs systèmes de sécurité ne sont pas conçus pour résister suffisamment à des séismes, ajoutent les chercheurs de l'UCS. "Aucun problème de sécurité (nucléaire) n'a provoqué de blessure à des employés de ce secteur ou dans la population en 2011, mais la fréquence de ces incidents, plus d'un par mois, est jugée élevée pour une industrie ayant atteint sa maturité", estime les auteurs du rapport.