La Lituanie lance son projet de centrale nucléaire

Par Marie-Caroline Lopez  |   |  391  mots
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Vilnius a donné le feu vert à son projet de centrale nucléaire, qui associera ses voisins baltes et le constructeur GE Hitachi. Cet investissement, estimé à 5 milliards d'euros, est le plus important depuis la fin de l'ère communiste.

Le gouvernement lituanien a approuvé mercredi le projet de loi sur la nouvelle centrale nucléaire que Vilnius veut construire à l'horizon 2020. "C'est une journée historique", a déclaré le Premier ministre lituanien, Andrius Kubilius, à la presse soulignant qu'avec ce projet le pays prenait ainsi la direction de "l'indépendance énergétique".

La fermeture en 2009 de l'unique centrale nucléaire lituanienne d'Ignalina, vieille de 26 ans, du même type que celle qui avait explosé en 1986 à Tchernobyl, a eu pour effet une hausse des tarifs d' électricité en Lituanie et l'accroissement de la dépendance énergétique de cette ex-république soviétique vis-à-vis de la Russie. Les trois républiques baltes importent 62 % de leur électricité, un record dans l?Union européenne.

Un investissement de 5 milliards d'euros

D'une capacité de 1.300 mégawatts, la nouvelle centrale, qui représente un investissement d'environ 5 milliards d'euros, devrait être opérationnelle entre 2020 et 2022. Ce sera le plus gros investissement de la Lituanie depuis la fin de l?ère communiste il y a vingt ans. Vilnius table sur un prix de revient de l?électricité d?environ 18 centai le kilowattheure, soit 50 euros le mégawattheure (MWh).

La Lituanie a d?ores et déjà choisi le constructeur de sa centrale, le japonais Hitachi (associé dans le nucléaire avec l?américain General Electric) qui prendra 20 % du capital de la société de projet. Un accord a été signé le 30 mars dernier, qui doit encore être ratifié par le parlement le 28 juin prochain. Le pays, qui détiendra lui-même 38 % du capital, s?est en outre associé avec ses voisins baltes, l?Estonie et la Lettonie qui entreront à hauteur de 22 % et 20 % au tour de table.

Le gouvernement lituanien a rappelé que la porte restait ouverte à la Pologne, qui était associée à ce projet jusqu?en décembre dernier. A cette date, l?électricien polonais PGE a renoncé afin de mener ses propres projets. Ce mercredi, le gouvernement polonais a d?ailleurs annoncé qu?il allait sélectionner en 2012 un constructeur pour la première centrale qu?il voulait ériger. Varsovie prévoit de se doter de 3. 000 MW d?ici à 2023 puis de doubler cette capacité à horizon 2030. Areva et ses grands concurrents GE Hitachi et Toshiba-Westinghouse sont en lice. L?électricien PGE avait annoncé en mars le lancement de l?appel d?offres d?ici à deux mois.