En Inde, la contestation monte mais le nucléaire résiste

Pour répondre à ses besoins en énergie pour assurer son développement, le gouvernement mise sur le nucléaire mais doit faire face à la résistance croissante des populations concernées des projets de construction de centrales, dont 2 EPR d'Areva.
Manifestation contre le projet du site nucléaire de Jaitapur en mai dernier. AFP

Si les ambitions des Indiens en matière de nucléaire civil restent conséquentes, la catastrophe de Fukushima a laissé des traces. Malgré l'appui des autorités, les projets de réacteurs en construction sont aujourd'hui contestés, notamment par les populations locales. Dernier exemple en date, le site de Kudankulam, dans l'Etat du Tamil Nadu. Le réacteur russe, dont le lancement opérationnel devait intervenir en décembre 2011, doit toujours faire face au refus des villageois qui craignent des fuites radioactives et une importante modification de l'écosystème. De surcroît, le site est situé sur la côte indienne qui fut touchée par le tsunami en décembre 2004, amplifiant davantage les frayeurs après Fukushima.

Réévaluation des projets en cours

Aussi, le drame japonais a forcé le gouvernement à intervenir pour s'assurer de la sécurité des projets en cours. "L'accident de Fukushima a eu pour conséquence, en Inde comme ailleurs, une réévaluation de la sûreté des réacteurs en fonctionnement et des projets en cours, entraînant pour ces derniers des délais dans la prise de décision", confie-t-on chez Areva. Le géant français doit en effet lancer prochainement les travaux préliminaires d'étude du projet portant sur la construction de deux réacteurs EPR sur le site Jaitapur, dans l'Etat du Maharashtra, la région de Bombay. Au total, le site pourrait à terme permettre la construction de six réacteurs. Là encore, la catastrophe japonaise a quelque peu rebattu les cartes. Inquiètes de voir le site d'Areva sur une zone sismique, populations locales et associations se sont mobilisées pour freiner l'avancée des travaux.

D'immenses besoins énergétiques

Chez Areva, on se veut pourtant confiant : "Les autorités indiennes ont indiqué que le site de Jaitapur se trouvait dans une zone classée 3 sur une échelle comptant 5 niveaux et ont fourni les données techniques associées. La référence prise en compte en conception est le séisme maximal historique enregistré en 1967 dans la région de Jaitapur, d'intensité 6,5 sur l'échelle de Richter (épicentre à Koyna). L'EPR est conçu pour résister à ce niveau de séisme", explique le géant français du nucléaire. D'autant qu'un pas important a récemment été franchi avec le rapport de l'autorité de sureté nucléaire française (ASN) sur les évaluationscomplémentaires de sureté post-Fukushima.

Pour autant, il faudra convaincre les populations sur place qui contestent le niveau sismique et ont organisé de nombreuses manifestations pour enrayer la construction des réacteurs. Et  il n'est pas sûr que cela suffise.La contestation ne fait que commencer, le gouvernement indien compte en effet se doter d'une vingtaine de réacteurs dans les prochaines décennies pour subvenir aux immenses besoins énergétiques d'un pays en plein développement.

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