Japon : la part nucléaire dans l'électricité a chuté à 10,7% après Fukushima

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  530  mots
Le réacteur n°3 de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima-Daiichi en avril 2011- Copyright Reuters
Alors qu'elle représentait encore 28,6% de l'électricité produite au Japon avant l'accident de la centrale de Fukushima Daiichi, l'énergie nucléaire n'assure plus que 10,7% des besoins, soit la plus faible proportion en 34 ans, a révélé mercredi la Fédération des compagnies japonaises.

La part de l'énergie nucléaire dans l'électricité produite au Japon dans l'année qui a suivi l'accident de Fukushima a chuté à 10,7% en moyenne, contre 28,6% un an auparavant, a révélé mercredi la Fédération des compagnies japonaises. Il s'agit de la plus faible proportion en 34 ans, les installations n'ayant été utilisée qu'à un quart environ de leur capacité.

De nombreuses centrales arrêtées pour maintenance régulière ou par précaution

Entre le 1er avril 2011 et le 31 mars 2012, la contribution de l'énergie nucléaire est tombée du fait de l'arrêt brutal de 11 des 37 réacteurs alors actifs sur les 54 que comptait le pays au moment du séisme et du tsunami du 11 mars 2011 qui ont mis en péril la centrale Fukushima Daiichi. Au fil des mois, la part s'est encore réduite au fur et à mesure de l'extinction des autres unités pour maintenance régulière ou par précaution. Fin mars dernier, quelques unités étaient encore en service mais, depuis, toutes ont été arrêtées et seulement deux sont susceptibles de redémarrer à brève échéance. Dans les douze mois qui ont précédé le désastre (avril 2010 à mars 2011), l'électricité produite par les centrales atomiques au Japon couvrait 28,6% des besoins, et entre 25% et 31% les années précédentes.

Report de la production sur les centrales thermiques

Depuis le drame, le manque à gagner issu des installations nucléaires est en grande partie comblé par une augmentation de la production par les centrales thermiques. Celles fonctionnant au gaz naturel ont vu leur part s'élever à 39,5% du total de l'électricité entre avril 2011 et mars 2012, contre 29,3% l'année précédente. Les centrales thermiques au pétrole ont fourni 14,4% de la demande après le sinistre de Fukushima, contre 7,5% auparavant. La production issue de sites au charbon n'a pas changé (25%) ni celle venant des barrages hydroélectriques (9%). Les autres formes d'énergie (solaire, géothermique, etc.) n'ont apporté que 1,4% de la production totale de courant. Dans l'ensemble, la production des dix compagnies d'électricité a baissé de 5% sur un an, à 955 milliards de kilowatts-heure pour les mois d'avril 2011 à mars 2012.

Plan énergétique à long terme

Alors qu'actuellement la part nucléaire est tombée à 0, puisque tous les réacteurs sont éteints, les autorités devraient décider progressivement de réactiver ceux qu'il considère comme sûrs après les examens de résistance aux séismes et tsunamis. Le gouvernement doit publier d'ici à la fin du mois d'août un plan énergétique à long terme prévoyant une réduction de la part de l'énergie nucléaire par rapport à son niveau précédant la catastrophe, à un niveau très inférieur à l'objectif visé précédemment, à savoir un taux de plus de 50% en 2030. L'hypothèse actuellement privilégiée est un ratio de 15% à cette échéance, lequel sera atteint quasi naturellement si sont redémarrés les réacteurs existants actuellement stoppés ayant prouvé leur sécurité, si l'on n'en construit pas de nouveaux et si l'on arrête l'exploitation au bout de 40 ans d'utilisation (ni avant, ni après).