L'Autorité de sûreté nucléaire ne recommande l'arrêt d'aucune centrale

Par Marina Torre  |   |  348  mots
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L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) remettait ce jeudi un rapport attendu sur l'état des centrales en France réalisé après l'accident de Fukushima au Japon. Elle recommande la poursuite de leur exploitation car leur niveau de sécurité est jugé "suffisant".

Le verdict de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est tombé: elle "considère que les installations examinées présentent un niveau de sûreté suffisant pour qu'elle ne demande l'arrêt d'aucune d'entre elles". Après la catastrophe de Fukushima en mars 2011, un examen des centrales nucléaires avait été commandé par le précédent gouvernement. Or, François Hollande, lors de sa campagne a promis de faire fermer l'une d'entre elle d'ici la fin de son mandat. Située à Fessenheim, la doyenne des centrales, mise en service en 1977 est considérée comme dangereuse par un certains nombre d'association, mais pas par l'Autorité de sûreté nucléaire.

Des mesures spéciales pour les "vieilles" centrales

Cette derrnière recommande toutefois dans son rapport publié ce jeudi  un certain nombre de mesures de sécurité. Elle souhaite que soit améliorée "dans les meilleurs délais" la "robustesse" de ces centrales "face à des situation extrêmes". Concernant la poursuite éventuelle du fonctionnement des réacteurs au-délà de 40 ans, l'ASN insiste sur le fait d'administrer à ces centrales un traitement particulier, en prenant les objectifs de sécurité de l'EPR comme référence. Plus généralement, parmi les mesures proposées: un renouvellement du personnel et de leurs compétences, et "l'organisation du recours à la sous-traitance".  Elle propose en outre une prise en charge de la "sécurité des sources" par le gouvernement, la construction d'un pôle européen de la sûreté.

"Il y aura un avant et un après Fukushima"

Par ailleurs, l'incident de Fukushima est considéré comme décisif pour la sûreté nucléaire. "Cet événement nous rappelle que, malgré les précautions prises, un accident ne peut jamais être exclu", a rappelé André-Claude Lacoste, le président de l'ASN. "Cet accident pose des questions fondamentales qui vont bien au-delà des caractéristiques particulières des réacteurs de Fukushima et de leur exploitation", pointe le rapport. Pour ses auteurs, le "retour d'explérience" sur cette catastrophe pourrait prendre au moins 10 ans.