Le gouvernement songe à bloquer les prix à la pompe

Par latribune.fr  |   |  492  mots
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Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici a indiqué que le gouvernement n'excluait pas un gel des prix des carburants. Les prix à la pompe de l'essence et du gazole ont repris leur progression à la hausse la semaine dernière, augmentant de un à deux centimes après une accalmie fin juillet pour retrouver des niveaux observés début mai.

Blocage des prix des carburants en vue? Face à l'évolution des prix des carburants, le gouvernement par la voix de son ministre de l'Economie et des Finances s'est déclaré "extrêmement attentif". En fonction de cette évolution, il "examinera toutes les options à sa disposition et n'exclut aujourd'hui aucune possibilité d'action, notamment un blocage temporaire des prix tel que proposé durant la campagne présidentielle". 

Hausse du prix du baril de 20 dollars en juillet

L'évolution des prix des carburants a suivi la hausse des cours du pétrole brut en juillet, avec un baril qui a pris près de 20 dollars en un mois à 110 dollars, a souligné mardi à l'AFP Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). "Les prix des carburants ont réagi bien sûr et ont augmenté entre 5 et 6 centimes d'euro du litre dans la même période", a-t-il observé, ajoutant qu'avec un euro "resté à peu près stable" par rapport au dollar "il n'y a pas eu d'effet d'amortisseur". "C'est le rebond de prix du brut qui pousse le prix des carburants" qui "suivent avec un peu de retard", a-t-il résumé.

Le gazole et l'essence retrouvent leurs niveaux du mois de mai

Le gazole, qui représente plus de 80% de la consommation des carburants en France, a grimpé d'environ 1 centime à 1,4060 euro le litre en moyenne, selon les chiffres hebdomadaires de la Direction générale de l'énergie et du climat. Il revient à son plus haut niveau depuis la première semaine de mai (1,4252) et très proche de sa moyenne du premier semestre (1,4067), mais encore 5 centimes sous son niveau record de la mi-mars (1,4584).

Concernant l'essence, le sans plomb 95 a augmenté de près de deux centimes le litre, à 1,5740 euro. La hausse a été un peu plus limitée pour le sans plomb 98 (+1,2 centime) à 1,6292 euro. L'essence se situe à ses plus hauts niveaux depuis la deuxième semaine de mai mais reste 9 centimes sous ses records de début avril (1,6664 pour le SP95). Le niveau atteint le 3 août est aussi inférieur à la moyenne des six premiers mois pour le SP95 (1,5880).

Le pétrole brut marque "aujourd'hui une tendance très nette à la fermeté du prix"

Trois facteurs principaux ont poussé le pétrole brut à la hausse en juillet, selon le président de l'Ufip: l'Iran avec "des craintes sur les conséquences de (l')embargo" pétrolier occidental, "un certain apaisement sur la zone euro" qui "a rassuré un peu sur la croissance économique" et des déclarations des dirigeants saoudiens indiquant qu'"un prix de 100 dollars leur allait bien". D'ici à la fin de l'année, M. Schilansky s'attend à "des prix à la pompe relativement soutenus", car le pétrole brut marque "aujourd'hui une tendance très nette à la fermeté du prix". Depuis leurs pics atteints en mars-avril, les prix des carburants en France avaient progressivement reculé pour atteindre un point bas fin juin, puis étaient repartis à la hausse.