La flambée des prix des carburants devient un sujet fort de la campagne présidentielle

Les prix à la pompe ne cessent de progresser. Parce que les Français s'inquiètent, les candidats à l'élection présidentielle rivalisent de solutions plus ou moins réfléchies.
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Bilal habite dans le Val d'Oise, à Pontoise exactement. Chaque jour, il parcourt une soixantaine de kilomètres pour se rendre sur son lieu de travail à Saint Quentin en Yvelines. Les heures dans les embouteillages ? Il peut encore les endurer. En revanche, ce conseiller commercial ne veut plus voir une partie de son salaire partir en fumée, son budget « essence » avoisinant les 300 euros par mois. En conséquence, il envisage très sérieusement de quitter son entreprise pour trouver un emploi plus proche de son domicile. « C'est ça ou déménager. Or, nous sommes propriétaires depuis un an et nous venons à peine de finir les derniers travaux de rénovation...J'ai bien essayé d'aller travailler en empruntant les transports en commun mais je passais plus de quatre heures par jour dans les wagons alors...C'est dommage car je me sens bien dans cette entreprise », explique-t-il.
Le cas de Bilal n'est certainement pas unique. Il pourrait surtout se multiplier au cours des prochains mois si la hausse des prix de l'essence continue sur sa lancée.
 

Hausse continue de 2009

Selon l'Union Française des Industries Pétrolières (UFIP), le litre de sans plomb a atteint 1,662 euro le 6 avril, contre 1,550 euro en moyenne en janvier. A titre de comparaison, son prix moyen était de 1,210 euro en 2009 et de 1,345 euro en 2010.
Le litre de gazole suit à peu de choses près la même évolution. Le 6 avril, il atteignait 1,435 euro le litre, loin du 1,409 observé en janvier par l'UFIP, très loin des  prix moyens constatés en 2009 (1,003 euro le litre) et en 2010 (1,145 euro).
Cette augmentation quasi continue depuis le début de l'année des prix à la pompe est la conséquence directe de la forte hausse des cours du pétrole. Le cours du baril de Brent avoisine actuellement les 120 dollars environ, en hausse de 12,5% depuis le début de l'année. Une hausse des cours qui s'explique en grande partie par les tensions géopolitiques dans de grands pays producteurs comme l'Iran et le Nigeria. La dépréciation de l'euro face au dollar n'arrange rien
 

Compétition entre les candidats

Evidemment, les candidats à l'élection présidentielle rivalisent de propositions pour apaiser les automobilistes. Nicolas Sarkozy est favorable à la proposition américano-britannique consistant à puiser dans les stocks stratégiques pour contrer la hausse des cours du pétrole. François Hollande, le candidat socialiste a d'ores et déjà précisé qu'il gèlerait les prix pendant trois mois, comme le gouvernement Bérégovoy l'avait fait, en août 1990 après l'invasion du Koweït par l'Irak. Dans un second temps, François Hollande a promis la mise en place d'un mécanisme permettant de "geler les prélèvements fiscaux de l'Etat sur les carburants à un certain niveau" : toute rentrée supplémentaire de TVA liée à la hausse des prix à la pompe serait compensée par une baisse à due concurrence de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), l'ex-TIPP. Un manque à gagner pour l'Etat qui n'aurait pas le coût fiscal exorbitant de la "TIPP flottante" instaurée par le gouvernement Jospin entre 2000 et 2002.
Selon l'Institut Montaigne, le coût de cette mesure serait de 480 millions d'euros par centime d'euro de baisse de taxe. Pour mémoire, la TIPCE a rapporté 23,9 milliards d'euros en 2010, dont 14,2 milliards pour l'Etat et 9,7 pour les collectivités locales.

Pour que l'automobiliste ne soit plus "l'éternelle vache à lait du gouvernement et de la gauche", Marine Le Pen, la représentante du Front national s'engage à réduire la TICPE de 20 %, ce qui se traduirait par une baisse de l'ordre de 15 centimes par litre. Pour financer cette mesure, elle envisage de surtaxer les groupes pétroliers et gaziers. François Bayrou propose de renforcer la concurrence dans le raffinage. Problème, le nombre de raffinerie diminue en Europe, ce qui entrave la concurrence... S'il est élu, il encouragera également les solutions alternatives comme la voiture électrique. Quant Jean-Luc Mélenchon, le représentant du Front de gauche, il souhaite la constitution d'un pôle public de l'énergie, construit après la nationalisation de Total. Il propose aussi la fixation d'un « prix maximum à la pompe » et une baisse de 5 % de la TICPE.

Commentaires 17
à écrit le 22/04/2012 à 18:13
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Je me permets de vous faire part de mon commentaire sur le pétrole. Je suis effaré du manque de connaissance ou du manque de recherche des consommateurs sur les économies d'énergies. De nombreux systèmes, commercialisés et qui fonctionnent très bien,...

à écrit le 17/04/2012 à 10:34
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Si l'état intervient maintenant, que fera-t-il quand le pétrole sera (immanquablement) deux voire trois fois plus cher ? Il faut s'habituer à ce coût. Seule possibilité : que l'état utilise le surplus de taxes pour financer l'aménagement intelligent...

le 17/04/2012 à 21:24
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C'est dur, mais il faut s'habituer à ce que le pétrole soit de plus en plus cher, avant de devenir de plus en plus rare. La hausse du pétrole est inéluctable. Ce qui est triste, c'est qu'on le sait depuis plusieurs années, et on a fait comme si on ne...

le 17/04/2012 à 21:24
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C'est dur, mais il faut s'habituer à ce que le pétrole soit de plus en plus cher, avant de devenir de plus en plus rare. La hausse du pétrole est inéluctable. Ce qui est triste, c'est qu'on le sait depuis plusieurs années, et on a fait comme si on ne...

à écrit le 17/04/2012 à 10:19
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Facile l'etat en met moins dans sa poche mais la encore du rêve. Pour un plein de 64 euros 1.30 pour l'extracteur 0.7 pour le transport 10 pour le raffinage 14 pour le pays producteur 38 pour l?état français

à écrit le 16/04/2012 à 21:52
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Et tout ça avec un euro a 1,30 USD. On veut vraiment sortir de la zone euro ? Chiche :)

le 17/04/2012 à 9:01
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Je ne comprends pas ce commentaire. Un euro fort nous protège de la hausse des prix des carburants.

le 17/04/2012 à 10:35
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la hausse se repercute sur les produits achetes par tout un chacun...

à écrit le 16/04/2012 à 21:03
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Ne faudrait-il pas commencer par revoir les politiques d'aménagement du territoire ? il est aberrant de s'installer à 60km de son boulot, pour se rendre compte que c'est loin et que ça consomme du carburant ! La personne cité dans l'article à acheté...

le 17/04/2012 à 9:03
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C?est du bon sens !

le 17/04/2012 à 11:36
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Il faut aussi voir les prix de l'immobilier ... Les gens s'éloignent car cela coute moins cher ... Simpliste votre raisonnement !

le 17/04/2012 à 12:55
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oui et il faut aussi prendre en compte les contraintes familiales... par exemple il est rare que mari et femme travaillent exactement au même endroit...

le 17/04/2012 à 13:20
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Pas si simpliste que cela ! Je ne critiquepas l'éloighement mais le fait que les directions soient différentes. Il faut calculer un coût global et réduire au maximum celui-ci.

à écrit le 16/04/2012 à 20:39
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pour une fois que les taxes sur la consommation les inquiètent , eux qui n'ont pensé depuis trente ans qu'à réduire l'impôt sur le revenu des plus riches !!!

le 17/04/2012 à 9:58
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Une taxe qui a au moins l'avantage de freiner la consommation de carburant et la pollution associée. Il serait temps qu'une conscience écologique se développe.

à écrit le 16/04/2012 à 18:54
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peut être que les copains de Nicolas peuvent l'aider bachar el assad (présent au 14 juillet) et Kadhafi faisant du camping à paris !

à écrit le 16/04/2012 à 18:42
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la T.I.P.P.. reste un vain mot !!! et pourtant

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