Un "Airbus de l’énergie" avec Alstom et Siemens ? ce qu’en pense Marwan Lahoud, le n°2 d’Airbus

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  273  mots
Marwan Lahoud, directeur de la stratégie d'Airbus Group, s'est montré dubitatif sur les chances de créer un géant industriel européen à l'occasion du rachat d'Alstom, estimant qu'une longue coopération devait précéder une fusion d'entreprises.

Interrogé sur le dossier Alstom ce lundi alors qu'il présentait les résultats 2013 des membres du Gifas (groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) dont il est le président, Marwan Lahoud, numéro 2 du groupe aéronautique et de défense européen Airbus, cité en exemple par les partisans d'un rapprochement entre Alstom et Siemens pour la création d'un Airbus de l'énergie, s'est montré dubitatif sur les chances de créer un tel géant industriel européen.

A méditer

"On ne peut consolider que sur la coopération, pas sur la compétition. Avant qu'Airbus Group (ex EADS, ndlr) ne soit constitué, il y a eu 40 ans de coopération dans le cadre d'un GIE. Cela a été la phase de coopération. En 2000, avec la création d'EADS, on est passé à la phase d'intégration puis de consolidation. Dans l'industrie, avant de se marier on se fiance et avant de se fiancer on concubine. C'est important à méditer. C'est mon expérience dans l'aéronautique. Peut être ce n'est pas vrai dans l'énergie", a déclaré Marwan Lahoud, directeur de la stratégie d'Airbus Group.

Le groupe français Alstom est courtisé par l'américain General Electric qui veut racheter sa branche énergie, soit plus de 70% de son activité. Son concurrent allemand Siemens a proposé de racheter l'énergie mais de lui apporter une partie de son activité transport, ce qui le renforcerait dans ce secteur qui représente 30% de ses ventes. Plusieurs personnalités politiques françaises y ont vu l'occasion de créer un géant de l'industrie européenne.