Alstom : Siemens prêt à céder ses trains pour créer un "champion du rail" ?

Par latribune.fr  |   |  448  mots
La part de numéraire dans la proposition de Siemens ne devrait être que légèrement supérieure à 50% du montant offert par GE (12,35 milliards d'euros). (Photo : Reuters)
Le groupe allemand ne compte pas porte pas acquéreur de la totalité des activités d'Alstom dans l'énergie, selon Reuters. Son offre finale inclurait ses activités ferroviaires, permettant la création d'un "champion européen" du rail.

Siemens prépare une offre formelle à soumettre à Alstom. Celle-ci prévoirait un transfert au groupe français de ses activités ferroviaires et le paiement de moins de sept milliards d'euros en numéraire en échange de la majeure partie ses activités dans l'énergie, révèle Reuters. 

Les sources, qui ont requis l'anonymat, ont déclaré à l'agence que l'offre envisagée était fondée sur une valorisation des activités d'énergie d'Alstom légèrement supérieure à celle retenue par l'américain General Electric.

Mais la part de numéraire dans la proposition de Siemens ne devrait être que légèrement supérieure à 50% du montant offert par GE (12,35 milliards d'euros). 

Vers un Airbus du rail

Par cette offre, Siemens céderait la totalité de ses activités ferroviaires à Alstom, ce qui permettrait au gouvernement français de se féliciter de la création d'un "champion européen" du rail.

Siemens excluerait en outre de son offre certaines activités d'Alstom dans l'énergie, à savoir les turbines pour centrales nucléaires, les éoliennes (qui intéressent par ailleurs Areva) et les activités dans les réseaux d'électricité.

L'entreprise allemande se démarquerait ainsi de l'offre américaine qui porte de son côté sur l'ensemble des actifs de la branche énergie d'Alstom et a qui a la préférence du groupe français.

Garanties nécessaire sur les questions de concurrence 

Siemens pourrait présenter dès mercredi son offre à Alstom mais l'une des sources a déclaré que l'allemand n'excluait pas de s'accorder un délai supplémentaire après le report au 23 juin de l'échéance fixée par GE. 

"Ce n'est pas la peine qu'il fassent une offre s'ils n'apportent pas les garanties sur les questions de concurrence", a expliqué une source, pour qui les activités énergie d'Alstom et celles de Siemens présentent d'importants risques de doublons et de position dominante au regard du droit européen. 

Montebourg n'a pas de préférence... en apparence

Le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg aurait déclaré lors d'une rencontre avec les syndicats d'Alstom que "ni l'offre de GE ni celle de Siemens ne lui conviennent". 

Toutefois, lors du Conseil Compétitivité tenu lundi à Bruxelles, le ministre s'est posé en défenseur des entreprises européennes, rejetant une proposition qui souhaiterait adopter un instrument peu protecteur contre le dumping des pays hors Union.

"[Cette proposition] serait fortement défavorable à notre industrie et irait à l'encontre de l'objectif même de la politique de l'Union européenne en matière commerciale, qui est de lutter contre les pratiques commerciales déloyales des concurrents internationaux des Etats membres."