Alstom : General Electric améliore son offre

Par latribune.fr  |   |  520  mots
General Electric propose d'installer en France les activités rachetées et confirme aussi ses engagements sur l'emploi. /Reuters
Tout en formulant de nouvelles propositions censées lui permettre de l'emporter face à l'offre rivale de Siemens-Mitsubishi, le conglomérat américain a annoncé que la valorisation d'Alstom reste "inchangée" à 12,35 milliards d'euros.

General Electric améliore son offre sur Alstom sans changer le prix. Pour l'emporter face au tandem nippo-allemand Siemens-Mitsubishi, également candidat au rachat du groupe industriel français, le conglomérat industriel américain propose de créer trois coentreprises, de céder son activité de signalisation à Alstom et d'accorder à l'Etat français un "droit de veto", a annoncé GE jeudi dans un communiqué.

Cependant, la valorisation d'Alstom reste "inchangée". Le groupe américain proposait 12,35 milliards d'euros en cash pour les activités énergie d'Alstom.

Trois coentreprises proposées par General Electric

Deux des coentreprises proposées par GE seraient détenues à 50/50: l'une dans les réseaux intelligents et l'autre dans les énergies renouvelables et les réseaux hydrauliques, précise le communiqué du groupe.

L'offre comprend une troisième coentreprise dans les turbines vapeur (nucléaire) dont la répartition n'a pas encore été arrêtée, indique General Electric, tout en précisant que cette alliance devrait être aussi à parts égales.

Le gouvernement français disposerait en outre d'une "action préférentielle", lui accordant un "droit de veto" et d'autres droits sur la gouvernance, les questions liées à la sécurité et aux technologies des centrales nucléaires, écrit le conglomérat américain.

Les engagements sur l'emploi confirmés

Pour renforcer le pôle transport du groupe industriel français qui fabrique le TGV, GE propose en outre de céder son activité de signalisation ferroviaire à Alstom dans le cadre d'une alliance.

Dernière carte: le conglomérat propose d'installer en France les activités rachetées et confirme aussi ses engagements sur l'emploi.

Une rencontre entre Jeffrey Immelt et Hollande vendredi?

La nouvelle offre sera soumise au conseil d'administration d'Alstom et expirera le 23 juin prochain, précise General Electric. Le patron de GE, Jeffrey Immelt, qui a rencontré jeudi responsables politiques et syndicalistes à Paris, a commenté:

"Cette alliance va renforcer la présence de la France dans le secteur de l'énergie, tout en consolidant l'activité transport dAlstom. Elle créera des emplois, permettra la mise en place de centres de décision mondiaux en France et fera perdurer le nom d'Alstom".

Selon l'AFP, une rencontre de l'Américain avec François Hollande, vendredi, a été évoquée par deux sources proches des discussions, ce que l'Elysée n'a pas confirmé à ce stade.

Méfiance des syndicats

Après l'annonce de GE, le titre du groupe industriel Alstom chutait jeudi après-midi. A 17 heures, heure française, le titre perdait 4,39% à 28,18 euros, après avoir évolué en légère baisse une grande partie de la séance, alors que le CAC 40 prenait 0,75%.

Avant l'annonce, les syndicats français s'étaient pour leur part montrés circonspects. "Qu'il soit américain, japonais ou martien, on n'en veut pas. Il ne s'agit pas de choisir entre tel ou tel prédateur", a déclaré Christian Garnier, délégué syndical d'Alstom.

"La meilleure solution est celle qui évitera le démantèlement du groupe Alstom", a pour sa part commenté mercredi FO Métaux dans un communiqué, réclamant l'entrée de l'Etat au capital d'Alstom.