2.000 : le nombre d'emplois menacés par la fermeture de Fessenheim

Par latribune.fr  |   |  390  mots
Le projet de loi de transition énergétique présenté le 18 juin par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal a confirmé la fermeture de la centrale de Fessenheim, dont les deux réacteurs de 900MW sont en service depuis 1977. (Photo: Reuters)
Le maintien de 1.900 emplois et les revenus de 5.000 personnes dépendent de la centrale nucléaire de Fessenheim, que le gouvernement a promis de fermer, calcule l'Insee.

La promesse de campagne de François Hollande pourrait avoir un impact sur presque 2.000 emplois et sur les revenus de 5.000 personnes. Il s'agit de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), passée au crible par une étude publiée mardi par l'Institut national de la statistique (Insee) Alsace.

Un tiers de cadres dans les emplois directs

La plus ancienne centrale du parc électronucléaire français employait directement en moyenne, au cours de la période 2011-2012, 850 salariés d'EDF, dont un tiers de cadres et deux tiers de techniciens et contremaîtres, analyse l'Insee. 510 autres personnes travaillaient au sein d'entreprises sous-traitantes, auxquelles s'ajoutent encore 550 emplois induits par la consommation des ménages de ces salariés, calcule encore l'Institut, qui écrit:

"Au total, pour la région, l'existence de 1.900 emplois et les revenus de 5.000 personnes dépendent de la centrale".

Les entreprises soutraitantes et l'ensemble de leurs salariés (pour la moitié des employés et des ouvriers) "pourraient être affectés par une fermeture de la centrale au cas où la diminution de leur chiffre d'affaires les ferait passer sous un seuil critique de viabilité", souligne notamment l'Insee.

Un zone d'emploi au caractère de plus en plus périurbain

Ces chiffres confirment les données produites en mai 2012 par le cabinet Syndex à la demande des syndicats de la centrale qui contestent le projet de fermeture.

L'Insee relative toutefois l'impact que la fermeture aurait pour la zone d'emploi, soulignant le caractère résidentiel et de plus en plus périurbain de celle-ci. Tandis que la population y est en croissance régulière depuis le début des années 1970 et le lancement du chantier de la centrale, trois quarts des actifs travaillent ailleurs: à Colmar, Mulhouse ou Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. A Fessenheim même, 35% des 2.300 habitants sont liés à la centrale.

Une capacité nucléaire plafonnée

La fermeture de la centrale de Fessenheim, dont les deux réacteurs de 900MW sont en service depuis 1977, a été confirmée dans le projet de loi de transition énergétique présenté le 18 juin par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal. La capacité nucléaire de la France serait plafonnée à 63 gigawatts, son niveau actuel, entraînant l'arrêt de l'unité alsacienne en même temps que la mise en service de l'EPR de Flamanville en 2016.