Nucléaire : le projet d'EDF au Royaume-Uni recevra l'aval de l'UE

Par latribune.fr  |   |  460  mots
EDF doit construire deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée (EPR) de nouvelle génération du groupe français Areva à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre.
Le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia, proposera au collège des commissaires de prendre une décision positive sur ce projet officialisé en octobre 2013 et soupçonné d'entraîner des distorsions de concurrence, a indiqué un porte-parole de l'institution lundi 22 septembre.

La Commission européenne compte dire oui au projet de construction d'une centrale nucléaire par EDF au Royaume-Uni.

"Nos discussions avec les autorités britanniques ayant abouti à un accord, le commissaire européen chargé de la Concurrence Joaquin Almunia proposera au collège des commissaires de prendre une décision positive", a indiqué lundi un porte-parole à l'AFP. [...] Une décision devrait être prise au cours de ce mandat, plus précisément courant octobre", a précisé celui-ci.

La Commission a refusé lundi 22 septembre de dévoiler les détails de l'accord conclu avec les autorités britanniques, mais une source proche du dossier à l'AFP avait indiqué dimanche 21 septembre que "la Commission européenne a assorti son avis favorable de conditions".

Une enquête ouverte en décembre 2013

En octobre 2013, le gouvernement britannique et le géant français de l'électricité, allié aux groupes chinois CGN et CNNC, avaient officialisé un accord portant sur la construction de deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée (EPR) de nouvelle génération du groupe français Areva à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre. L'investissement est chiffré à près de 19 milliards d'euros.

Mais, craignant que ce projet majeur n'entraîne des distorsions de concurrence, Bruxelles avait ouvert une enquête en décembre 2013, afin d'en vérifier la conformité aux règles en matière d'aides d'État.

Un prix garanti pendant 35 ans pour l'électricité produite par EDF

Le projet assure en effet EDF d'un prix garanti pendant 35 ans pour l'électricité produite par la centrale de Hinkley Point C, à un prix très élevé par rapport au cours de l'électricité Outre-Manche.

Ce prix a été fixé à 89,50 livres par mégawattheure si EDF décide par la suite de poursuivre son projet de construction de deux autres EPR à Sizewell (est de l'Angleterre). Dans le cas contraire, il s'élèvera à 92,5 livres. Si le marché tombe sous ce niveau de prix garanti, c'est donc le gouvernement britannique qui paiera la différence: une disposition généralement réservée aux énergies renouvelables.

Le projet prévoit aussi une garantie publique de l'État britannique aux emprunts réalisés par EDF pour construire la centrale.

Une mise en service en 2023

Le projet de Hinkley Point C s'inscrit dans le cadre du renouvellement du parc nucléaire britannique vieillissant, auquel les travaillistes avaient donné leur feu vert en 2008. Le gouvernement conservateur de David Cameron avait confirmé cet objectif après la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon, en 2011.

L'objectif initial était d'avoir un nouveau réacteur nucléaire en 2018, mais en raison du retard pris dans les discussions avec EDF, la mise en service de la centrale de Hinkley Point C est désormais prévue pour 2023.